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nous a paru surtout remarquable, c'est que le maire et le conseil de la cité de Londres ont envoyé cet hiver 200 guinées au comité de l'association de charité catholique. Le comité a témoigné, dans une adresse, sa reconnoissance de cette libéralité, qui est en même temps une preuve de l'esprit de tolérance qui anime ce que nous appellerions le corps de ville de Londres. Aux six numéros qui composent ce III. volume du 'Catholicon, l'éditeur a ajouté pour ce sémestre un supplément, qui renferme entr'autres des réflexions sur Jes entreprises faites, dans le siècle dernier, contre la juridiction de l'Eglise et l'autorité du souverain Pontife. On cite dans ces réflexions plusieurs passages des Mémoires pour servir à l'Histoire ecclésiastique pendant le 18. siècle (1), qui paroissent avoir été accueillis favorablement par les catholiques anglois, et dont on a rendu un compte très-avantageux dans le numéro du Catholicon de janvier 1817. Déjà, dans le Laity's Directory ou Ordo, pour cette année, on avoit donné une courte analyse de ces Mémoires, et on en parloit comme d'un ouvrage important. Nous verrons plus tard le jugement qu'en porte le Catholicon, jugement d'autant plus flatteur qu'il paroît partir de la plume d'un prélat très-instruit et d'un écrivain très-exercé,

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le 5 mai, jour de la fête de saint Pie V, de l'ordre des Frères Prêcheurs, le souverain Pontife s'est

(*) 4 gros volumes in -80.; prix, brochés, 30 fr. et 39 fr. franc de port. A Paris, au bureau du Journal,

rendu à l'église de Sainte-Marie de la Minerve. Il fut reçu à la porte par les cardinaux della Somaglia et Fontana, à la tête de la communauté. S. S. célébra la messe sur l'autel de Saint-Dominique, où étoient exposées les reliques de saint Pie V, et après avoir entendu une autre messe d'actions de grices, elle entra dans le couvent, où fut publié, en présence des cardinaux, un décret portant qu'on devoit regarder comme constans les miracles opérés par l'intercession du vénérable François de Possadas, de Cordoue, prêtre de l'ordre de Saint-Dominique, Après avoir admis plu sieurs personnes au baisement des pieds, S. S. partit pour assister aux obsèques du cardinal Braschi.

Ces obsèques ont été célébrées dans l'église de Saintes Marie in Vallicella. Après la messe, qui fut chantée par le cardinal Scotti, S, S. fit l'absoute. Le soir, le corps fut transporté dans la basilique du Vatican, dont le cardinal Braschi étoit archiprêtre, et où le saint Père a réglé qu'il seroit inhumé. Ses entrailles ont été portées à l'église de Sainte-Marie des Martyrs, qui étoit son titre de cardinal, Le cardinal Romuald Braschi-Onesti éloit né à Césène en 1753, et étudia à l'académie ecclé siastique. Il fut majordome du palais apostolique, grande prieur de Maite, à Rome, et cardinal en 1786. Il eut les charges de secrétaire des brefs et de camerlingue de la sainte Eglise. Par son testament, il doune sou plus beau tableau au saint Père, des legs à tous ses parens, et 500 écus d'aumônes publiques aux pauvres; il a ordonné qu'on dit pour lui trois mille' messes le plutôt possible dans l'église du couvent des Franciscains in Aracoli, et qu'on célébrât un anniversaire à Saint-Pierre du Vatican, et il a partagé ses ornemens d'église entre les églises de Saint-Pierre, de la Rotonde et in Aracoli.

-Le cardinal Litta a sacré, dans l'église des douze Apôtres, M. Mazzichi, nouvel évêque de Montalto. !! étoit assisté des archevêques Guerrieris et Frattini,

Le cardinal Maury est dangereusement malade, et a reçu l'Extrême-Onction.

PARIS. Dans sa dernière conférence, du 18 mai, M. Frayssinous avoit pris pour texte ces paroles de l'Evangile: Ego sum veritas et vita. Jésus-Christ a été la vérité en dissipant les ténèbres et les erreurs du paganisme; il a été la vie par les bienfaits qu'il a répandus sur le genre humain. Aujourd'hui, a dit l'orateur, que nous sommes instruits par l'Evangile, et que cette lumière divine nous a rendus évidentes et familières les vérités les plus sublimes, nous avons peine à concevoir l'état d'ignorance où le paganisme avoit plongé le geure humain. L'histoire des temps antérieurs à Jésus-Christ nous présente un spectacle si affligeant, tant de misères, d'avilissement et de dégradation pour l'homme que l'esprit a peine à y croire. Les ténèbres étoient répandues par tout l'univers. La nation juive seule, reléguée dans un cojn de l'Asie, adoroit le vrai Dieu. L'erreur et l'impiété prévaloient partout. Les peuples les plus éclairés et les plus sages étoient les plus ignorans et les plus aveugles en fait de religion. Toutes les passions avoient leur divinité, et il n'étoit pas jusqu'aux animaux, jusqu'aux plus vils insectes, jusqu'aux herbes des jardins, à qui on n'eût prodigué ce titre sacré (1). L’Egypte, Rome, la Grèce avoient donné l'exemple de ces monstrueux égaremens, et le plus éloquent de nos écrivains a déploré, dans son Discours sur l'Histoire universelle, ces humiliantes folies. Le caractère de ces dieux, leurs mystères impurs, leurs sacrifices, leurs fêtes, les horreurs des bacchanales, les combats des gladiateurs, mille turpitudes, dont on n'ose rappeler le souvenir, prou

(1) On connoît ce vers de Juvénal:

O sanctas gentes quibus hæc nascuntur in hortis
Numina!

O les peuples pieux

Qui font dans leurs jardins éclore de tels dieux!

vent quel étoit l'excès de l'aveuglement qui dominoit dans le monde. Quelques philosophes ne reconnoissoient qu'un seul Dieu, mais ils n'osoient l'avouer, Socrate donnoit pour maxime qu'il falloit suivre la religion de ses pères, et Platon posoil pour fondement de sa république qu'il ne faut jamais rien changer à la religion établie. Ainsi, les recher ches des philosophes, les productions du génie, les merveil les des arts, l'éclat que jetoient les lettres, n'empêchoient pas que, sur les articles les plus essentiels, l'homme ne fût plongé dans une profonde ignorance. Jésus-Christ paroît, le masque de l'erreur tombe, les ténèbres se dissipent; une doctrine céleste, une morale pure sont annoncées au monde. Un nouvel ordre de choses brille, et le plus ignorant des chrétiens en sait plus sur Dieu, sur son ame, sur ses devoirs, sur ses espérances, que le plus savant des philosophes. Ceux mêmes qui décla ment aujourd'hui contre la religion tiennent tout d'elle; c'est elle qui leur a fourni les lumières avec lesquelles ils la combattent. 2°. Jésus-Christ est la vie; et l'influence de l'Evangile sur le bonheur des individus et de la société n'est pas moindre que sur les connoissances. Le paganisme favorisoit la barbarie; barbarie dans le culte public, on immoloit des victimes humaines, et on cébroit les fêtes par des combats meurtriers; barbarie dans la guerre, les vaincus étoient trainés en esclavage; barbarie dans la législation, les pères avoient droit de vie et de mort sur leurs enfans. La religion chrétienne est venue abolir ces excès. Elle enseigne que tout le genre humain est une grande famille, et que tous les chrétiens sont frères. Quels effets n'a-t-elle pas produits sor les peuples les plus barbares? Est-il un vice qu'elle ne proscrive, un bien qu'elle n'ordonne, une perfection qu'elle ne conseille? Cessez donc, détracteurs injustes, d'attribuer à la religion ce qu'ont produit vos passions et vos déréglemens. Tout ce qui existe a été quelquefois l'occasion de beaucoup de mal. Si je voulois, dit Montesquieu, raconter les maux qu'ont causés la mo

narchie comme la république, je dirois des choses effroyables. Quelle n'a pas été l'influence de la religion sur la société domestique? L'esclavage, le divorce, la polygamie étoient en usage. La religiou a fait cesser ces abus. La femme, en beaucoup de pays, étoit esclave de Phomme; la religion en a fait sa compagne. Ne seroit-ce pas une ingratitude, dans cette moitié du genre humain, de méconnoitre les bienfaits du christianisme, qui l'a réhabilitée, et qui semble l'avoir prise sous sa protection spéciale? Faut-il rappeler les biens que la religion a répandus sur les malheureux, ces établissemens de charité, ces hospices pour tous les genres de douleurs, ces associations pieuses vouées au soulagement du pauvre et du malade? C'est la religion qui en a fait concevoir l'idée, c'est elle qui en a dicté l'exécution, c'est elle qui a suscité ces missionnaires dont le zèle et la charité vont porter au-delà des mers ses lumières et ses consolations. Le christianisme a pourvu à tout, il embrasse tout. La voilà cette religion, non telle que se plaisent à la représenter l'ignorance et la mauvaise foi, mais telle qu'elle est sortie des mains de son auteur, telle qu'elle s'est montrée au monde, donce, bienfaisante et pure. Son flambeau a éclairé l'univers, et sans doute il n'est pas éteint pour nous, Il est permis de former des espérances pour l'avenir, lorsqu'on voit de si touchans exemples dans les plus hauts rangs, lorsqu'on voit tant de zèle pour les bonnes œuvres, lorsqu'on voit une jeunesse brik Jante s'empresser pour entendre parler de Dieu et de la religion. C'est vous, messieurs, qui, par votre naissance, vos talens, vos emplois, votre crédit, pouvez le mieux honorer, défendre et propager la religion. Soyons bons chrétiens, nous n'en serons que meilleurs François. — Ainsi a fini ce discours, qui avoit attiré un auditoire plus nombreux encore que de coutume. On a remarqué que d'illustres étrangers avoient suivi avec assiduité ce cours de conférences, faites en effet pour plaire aux bons esprits de toutes les nations,

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