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la controverse et de la critique, et qui suppose dans l'auteur beaucoup de connoissances et de logique.

On trouve dans le XVI. numéro du Catholicon, quelques détails assez curieux sur la persécution suscitée contre les catholiques, dans le comté de Lancastre, à la fin du règne d'Anne, et au commencement de celui de Georges Ier. Après l'affaire de Preston, en 1715, les whigs redoublèrent de zèle contre les catholiques, et désiguèrent leurs maisons aux soldats pour le pillage. On recherchoit surtout et on dénonçoit les prêtres. Il y eut des confiscations, des amendes, des déportations aux îles, et même des exécutions. Les lettres qui contiennent ces faits pourroient fournir des matériaux pour l'histoire de l'église catholique, en Angleterre, pendant le 18°. siècle partie qui n'a pas été traitée par Dodd; mais nous apprenons avec plaisir qu'un ecclésiastique anglois, M. John Kirk, de Lichfield, s'occupe de continuer cette histoire depuis la révolution de 1688, époque où Dodd l'a laissée; et l'on dit que le talent de l'auteur nous promet un ouvrage capable de satisfaire la curiosité du public. Pour notre propre compte, nous en attendons la publication avec impatience.

Le même numéro donne des renseignemens sur quelques missions catholiques en Orient, qui sont peu connues. A Bettiah, dans la province de Bahar, il y a plusieurs catholiques régis par un missionnaire italien, auquel les généraux anglois, sir Robert Barker et lord Cornwallis, avoient donné pour sa subsistance des terres dans le fort même de Bettiah. A cinq milles au nord de ce lieu est la mission de Choree, sous la direction du père Antoine de Lodi. C'est la Propagande qui y envoie des missionnaires. Le père Mar

cellin, missionnaire de Luknow, én est le supérieur. A Bettiah, le père Romuald, quoiqu'à l'âge de plus de quatre-vingts aus, soigne encore son troupeau, dont il est aimé. Ses revenus sont extrêmement modiques. On fait l'éloge de la douceur de ces bons chrétiens. L'église anglicane s'efforce aussi de pénétrer dans l'Inde, et d'imiter le zèle des missionuaires catholiques. On a déjà établi un évêque anglican, le docteur Middleton, et il est question de fonder, à Bonbay, une église pour ceux de la communion écossoise. Il y a dans cette ville une société pour la pagation de la Bible. Elle cherche à répandre ses exemplaires de la Bible; mais les catholiques fout peu de cas de ces traductions, qui leur paroissent, avec raison, fort suspectes, puisqu'elles ont été faites par des protestans, qui ne manquent pas d'y insinuer leurs erreurs. Le Catholicon cile à ce sujet une lettre très-sage de don Manuel, archevêque de Goa.

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Le n°. XVII du Catholicon contient une pièce peu connue; ce sont des mémoires authentiques sur Jean Calvin et sa famille, recueillis par Jean Dornay, docteur de Sorbonne, doyen d'Ecouy, grand-vicaire de Ronen, et imprimés dans une lettre à un ami, en 1615. Ce docteur ayant prêché dans ce temps-là l'Avent et le Carême à Noyon, interrogea les personnes les plus dignes de foi, consulta les registres du chapitre, et y joignit les renseignemens qu'il obtint de quelques vieillards qui avoient connu Calvin. Ces notions réunies ne donnent pas une idée avantageuse de toute cette famille. Jean Calvin étoit le second fils de Girard Calvin ou Cauvin, et de N. le Franc, née à Cambrai. Girard eut quatre fils et deux filles. Les fils étoient Charles, Jean, Antoine, et un autre qui

mourni en bas âge. Dornay trouva dans les registres du chapitre des preuves de la mauvaise conduite de Girard Calvin, qui étoit homme d'affaires, et qui paroît avoir fait fort mal celles du chapitre. Charles, le fils aîné, étoit dans les ordres, mais il fut excommunié pour sa mauvaise conduite; il mourut en 1536, Jean Calvin eut de bonne heure des bénéfices; on trouve dans les registres du chapitre, en 1526, une plainte rendue contre lui. Il occupa successivement divers bénéfices, qu'il résigna, troqua et vendit tour à tour. Puis s'étant mis à voyager, il contracta des liaisons avec des partisans des nouvelles doctrines à Paris, en Suisse, dans le Béarn, à Strasbourg, et revint à Noyon, où il entraîna plusieurs personnes dans l'erreur, entr'autres son frère Antoine, et sa sœur Marie. Il alla, comme on sait, s'établir à Genève, Conrad Schussilburg et Horronius, tous deux écrivains protestans, racontent sa mort d'une manière effrayante, et le représentent livré au désespoir, et frappé de la main de Dieu.

Dans le n°. XVIII se trouvent des renseignemens sur l'église catholique des Etats-Unis ; ils sont fournis par M. Nerinckx, de Nihove, qui a demeuré longtemps dans ce pays. Nous avons fait connoître précédemment l'état de la religion dans cette partie de l'Amérique, et nous ajouterons peu de chose à ce que nous en avons dit. Il y a dans les Etats-Unis six diocèses, et seulement deux séminaires. Les Jésuites ont une maison à George's-Town, un noviciat à Whitemarsh, et ils se proposoient d'ouvrir un autre noviciat à Washington. Il y a plusieurs couvens de femmes, des Carmélites dans le Maryland, des religieuses de la Visitation à George's-Town, des Ur

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sulines à la Nouvelle-Orléans, des Filles de la Charité à Emitzbourg, à Philadelphie et dans le Kentuckey. Les colléges sont ceux des Jésuites à George's-Town, de Baltimore, d'Emitzbourg et des Dominicains dans le Kentuckey. L'académie de Francfort dans le Kentuckey est confiée à un professeur catholique, M. O'Hara, qui a sous lui trois maîtres catholiques, et cent soixante-douze élèves. L'église Saint-Patrice, bâtie dernièrement à New-Yorck, est la plus belle de l'union; la dépense a monté à 95,000 dollars. La religion avoit autrefois pénétré dans les immenses déserts des Indiens par les soins des Jésuites, et quelques peuplades ont conservé du penchant pour le christianisme. M. Nerinckx y'a baptisé plusieurs enfans, et admis plusieurs adultes à la participation des sacremens. Là, comme ailleurs, les ennemis de l'Eglise déclament contre les missionnaires. Un protestant nouvellement converti, le docteur Blyth, a publié une apologie pour ces derniers. M. Nerinckx, qui a résidé dix ans dans l'évêché de Bardstown', entre dans plus de détails sur cette partie, Ce diocèse comprend les Etats du Kentuckey, du Tenessee et de l'Ohio, et les territoires du Michigan, des Indiens et des Illinois.

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y a des catholiques dans ces différens pays. Le plus grand nombre est dans le Kentuckey, où il y en a quatorze mille. Il y en a aussi plusieurs milliers dans les territoires des Indiens et des Illinois; la plus grande partie sont François. M. Nerinckx a bâti des églises, et établi des congrégations dans le Kentuckey. Ces églises ne sont qu'en bois, et auroient besoin de plusieurs choses, tant pour la commodité des fidèles que pour la décénce du service divin. M. Nerinckx y étoit chargé de douze congrégations ou paroisses, et

l'on croit qu'il retournera dans cette mission qui lui est chère. Il prévient les prêtres qui voudroient le suivre qu'ils doivent se résigner à toute sorte de privations, et vivre, comme lui, de ce qui se présente. On ne doute pas que parmi les prêtres zélés des PaysBas plusieurs ne se dévouent à ce ministère; et l'on sait en effet que M. l'évêque de la Louisiane, dans le voyage qu'il a fait à Gand, s'est attaché plusieurs Belges, entr'autres M. Léon Deys, de Bruges, dont les vertus et les talens seront d'un grand secours dans la mission. M. Deys est un ami du savant et zélé L. de Foere.

Les besoins des catholiques d'Angleterre, le manque de prêtres, et la perte des revenus qu'avoient les missions en d'autres pays, ont déterminé l'évêque catholique de Londres, M. Poynter, à établir, à la fin de 1815, une caisse pour la mission de son district. Les plus pauvres ont senti la nécessité de cette bonne œuvre, et les catholiques attachés à la chapelle de Virginia-Street ont fourni 250 liv. sterl. L'évêque les a félicités de leur zèle, et a invité les autres catholiques de son district à suivre cet exemple, d'autant plus touchant que la plupart de ceux à qui on doit cette somme sout pauvres, et que c'est de leur part comme le denier de la veuve. Ces fonds serviront en grande partie à payer l'éducation ecclésiastique de jeunes gens bien disposés. Le prélat se propose aussi, si les dons sont suffisans, de les employer à ériger de nouvelles chapelles, et à procurer tout ce qui peut accroître la prospérité de la mission.

Le Catholicon nous fait connoître le succès de plusieurs assemblées de charité tenues dans des chapelles catholiques pour le soulagement des pauvres. Ce qui

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