Oldalképek
PDF
ePub

fres, résultat de ces provocations séditieuses et anti-chrétiennes dont sont remplis ces coupables écrits. Les précédens archevêques de Paris, MM. de Beaumont et de Juigné, s'étoient pareillement élevés autrefois contre des éditions qu'on reproduit aujourd'hui.

On sait que dernièrement à la tribune de la chambre des députés un écrivain célèbre, et qui a défendu avec gloire dans ses ouvrages les principes conservateurs de la morale et de la société, a réclamé aussi contre cette publication scandaleuse. Philosophe plus digue de ce nom que les oistaux parleurs sifflés par la révolution qui se parent de ce titre, il a vu, il a signalé les dangers dont nous menacent ces recueils audacieux. Et comment en effet, avec un peu de bonne foi, se faire illusion à cet égard? Des écrivains distingués, et qu'on n'accusera pas de pousser trop loin les scrupules religieux, n'ont pas craint d'accuser la mémoire de l'ennemi du christianisme. M. Lacretelle, dans son Histoire de France pendant le 18. siècle, peint Voltaire sous des traits si justes que nons n'aurions rien à y ajouter, Nous allons réunir ici quelques uns des passages épars dans son III, et IVe. volumes;

«Voltaire se fit une triste nécessité ou un jeu plus triste encore de ces suppositions de noms et de faits, de ces ruses et de ces déguisemens qui embarrassent l'esprit dans de hon teuses combinaisons, qui rendent une doctrine suspecte par le manége clandestin avec lequel on la propage, qui òleroient à la vérité même ses deux plus beaux attributs, la candeur et le courage, et qui semblent si loin du philosophe qu'ils sont mêmes importuns à la pensée de l'honnête homme..... Quelquefois il paroissoit se ralentir dans son système d'attaque contre la religion; mais il ne le suivoit que trop dans ses tra➡ vaux clandestins..... Quelle vaine fanfaronade de libertinage, quel fougueux désir d'insulter aux mœurs, à la religion, la patrie, et même à la gloire, lui faisoit ébaucher à Cirey, sous les yeux d'une femme, ce poème dont la fable absurde, mal tissue et monstrueusement obscène, brille en vain de tous les éclairs de l'esprit et de tous les ornemens de la poésie.....

Ainsi, Voltaire, à l'âge où tout homme chérit les freins de la morale et de la décence, exhaloit les poisons dont sa jeu→ nesse avoit été infectée sous la régence..... Il crut trouver dans d'Alembert un fidele interprète de ses vœux. Il s'ouvrit entr'eux une correspondance très-suivie, dans laquelle ils firent un déplorable assaut de mépris pour la religion chrétienne. Un grand poète et un grand géomètre semblent s'y donner le divertissement de jouer une conspiration. Une pensée domine dans leurs lettres, c'est celle de réunir contre la révélation toutes les forces de l'esprit philosophique..... Voltaire conserva l'activité inquiète du génie lorsqu'il n'en conservoit plus la puissance. Sa passion fut de la foiblesse. Arraché sans cesse à lui-même, et se privant, par l'excès du travail, des avantages d'une méditation paisible, il exagéra ses erreurs au lieu de les rectifier. Sa gaieté maligne corrompit son bonheur. Il ne cessa d'écrire, quoiqu'il craignit luimême que l'avenir ne s'effrayåt de sa fécondité. Il se déguisa sous différens noms, et mit la supercherie à côté de la gloire. Il repoussoit le respect par les tristes jeux d'un vieillard espiègle. Il ne cessa plus de confondre la religion avec le fanatisme..... Les pamphlets se succédoient sous sa plume. Il y reproduisoit contre la religion chrétienne des faits et des raisonnemens cent fois présentés par lui-même, sans craindre d'attester par ses redites la foiblesse de la critique. Il sembloit goûter à longs traits la jouissance de l'esprit satirique. Le plaisir d'attirer sur lui les anathêmes des dévots le faisoit pétiller de joie, et rien ne manquoit à son bonheur s'il parvenoit à être désigné comme l'Antechrist. Je ne rappelerai point les titres de ses ouvrages, qui sont aujourd'hui presque oubliés. Parmi ceux mêmes qui ont le malheur d'en partager les principes, les uns sont fatigués d'une ironie perpétuelle qui du nerf à la logique; les autres ont appris par une sévère expérience à ne plus sourire à des saillies qui ont une triste analogie avec la jactance et les plaisirs du vice ».

Il est difficile de mieux caractériser Voltaire, ses crits et l'esprit gui les dictoit; et les admirateurs du philosophe n'oseront sans doute accuser de fanatisme un historien aussi distingué. Nous leur cilerons encore un autre écrivain qui tient aujourd'hui une haute place dans l'administration, M. de Barente, dans son livre De la littérature fran

.

çoise pendant le 18. siècle, rappelle aussi les reproches qu'on est en droit de faire à Voltaire, cette colère qui lui fit perdre la modération, la pudeur et le goût, ce contraste séduisant el dangereux de choses graves traitées avec un ton de frivolité, cette variation continuelle d'opinions et de systémes, ces assertions toujours absolues et qui se contredisent sans cesse, ce défaut de réflexion et d'examen, cette mobilité et cette inquiétude que l'âge ne put calmer, et cet esprit de secte et cette haine de la religion qui lui inspirèrent les pamphlets obscurs, les facéties, les brochures clandestines, écrits indignes en général d'un honnéte homme. On s'afflige qu'il se soit plongé dans un cynisme qui forme un contraste révoltant avec des cheveux blancs, symbole de sagesse et de pureté. Quel spectacle plus triste qu'un vieillard insultant la Divinité au moment où elle va le rappeler, et repoussant le respect de la jeunesse en partageant ses égaremens!

Voilà donc ce que des juges impartiaux pensent et disent de Voltaire. Peut-on assez déplorer après cela l'obstination de ceux qui veulent trouver tout admirable dans ce champion de l'incrédulité, et qui donnent une nouvelle publicité à ses blasphemes, à ses calomnies, à ses satires? Trouveroient-ils par hasard que ce n'est pas assez d'une révolution, et leur devonsnous des remercîmens pour le soin qu'ils apportent à rassembler les matériaux d'un nouvel incendie, à répandre le poison des mauvaises doctrines, à pervertir les moeurs des générations naissantes, à exalter les esprits par le délire des opinions les plus discordantes, et à jeter dans leur patrie les germes de calamités pires que celles dont nous sortons à peine?

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Mr. le grand-aumônier vient de publier un Mandement pour le carême, adressé au clergé et aux fidèles soumis

[ocr errors]

à sa juridiction. Ce Mandement, nourri des passages de l'Ecriture, respire le zèle et la piété. Il commence ainsi: «Nous, Alexandre-Angélique de Talleyrand-Périgord, archevêque, premier pair, duc de Reims, grand-aumônier ».... Nous en eiterons le passage suivant:

· « De l'abîme de nos malheurs, nous reconnoissons enfin la main qui nous a frappés: un cri retentit de toutes parts; nous ne disons plus, c'est le hasard qui a produit ces fléaux qui nous ravagent et ces calamités qui nous désolent; mais c'est le Seigneur qui se venge de nos longues transgressions et du mépris de sa loi: partout où retentit la voix des ministres de la religion, partout où pénétrent ces infatigables missionnaires, qui en ce moment parcourent nos villes et nos campagnes, les célestes bénédictions suivent leurs pas : leurs exhortations remuent les ames et font couler les larmes du repentir : les peuples abjurent ces systêmes impies qui les avoient séduits, et rentrent en foule dans le sein de l'Eglise consolée.

» Pour vous, N. T. C. F., qui êtes la portion la plus noble de l'Etat; vous qui devez aux peuples l'exemple, au lieu de le recevoir d'eux; vous à qui il appartient de vous montrer à leur tête dans les devoirs de la vie civile et chrétienne, comme au jour des combats, Vous ne vous laisserez pas devancer dans cette carrière de la sagesse et de la vertu. Ah! nous vous le demandons, au nom de la patrie, qui ne peut être sauvée que par les mœurs et la religion, et qui n'a pas moins besoin de votre foi que de votre valeur; au nom de votre souverain, qui regarde comme son plus beau titre, celui d'enfant de saint Louis, et comme sa première obligation celle de retracer ses vertus; au nom de cette famille, la plus illustre de la terre, comme la plus infortunée, et qui, dans ses malheurs, a ressenti plus fortement encore le prix et le bonheur de cette religion divine, à qui seule il appartient de tempérer l'amertume des grandes tribulations; que cetie salutaire époque soit pour vous celle de la réconciliation et du salut; que la foi et la piété renaissent dans les cœurs; qu'une sainte ligue se forme de toutes parts en faveur de la cause de Dieu; que les magistrats, les guerriers, les princes du peuple, offrent le touchant mo dele de la soumission aux lois divines, comme ils se distinguent pr leur dévouement au Prince; que Dieu soit servi à l'égal du Ror; ses solennités saintes respectées; les pratiques de pénitence imposées par son Eglise, religieusement observées; et qu'enfin, les habitans de nos provinces, en apprenant l'hommage que vous rendez à la religion, rougissent des leçons de l'impiété, qui leur out été si funestes ».

-Le séminaire des Missions étrangères recommence à remplir, autant que les circonstances le permettent, l'objet de son institution. Il a reçu plusieurs jeunes ecclésiastiques qui se destinent à prêcher la foi parmi les nations idolâtres de l'Orient. Il en étoit déjà parti il y a plusieurs mois. Deux autres sont en ce moment dans les ports ou en mer pour se rendre

dans l'Inde, d'où ils doivent passer à Macao. C'est-là qu'ils recevront leur destination ultérieure. D'autres jeunes ecclésiastiques suivent leurs études au séminaire, et se préparent au même apostolat. Puisse le ciel susciter des imitateurs de leur courage, qui se consacrent à une œuvre si précieuse pour la religion, si honorable pour la France, et qui menace de périr. La révolution a empêché, pendant plusieurs années, d'envoyer des ouvriers dans ces missions lointaines. Le séminaire même a perdu successivement la plupart de ses directeurs, qui sont au jourd'hui réduits à un très-petit nombre, et qui peuvent à peine suffire au soin de former les jeunes missionnaires. Ils viennent de s'adjoindre récemment un ecclésiastique d'un mérite distingué, qui s'associe à leurs travaux.

-La quête faite, le 12 février, à Saint-Etienne-du-Mont, pour le bureau de charité du 12. arrondissement, a produit 8000 fr. S. M. a voulu y contribuer pour 12,000 fr. La garde nationale a donnée une somme considérable.

MONTAUBAN. La mission qui se donnoit ici a été terminée aussi heureusement qu'elle avoit été commencée. La procession solennelle et la plantation de la croix eurent lieu le vendredi 24 janvier. M. de Chieze dit la messe dans l'église Notre-Dame, et prononça un discours sur la Passion, qui fut suivi d'une distribution de pain faite aux pauvres. A midi, toutes les autorités de la ville, le peuple et les troupes étant rassemblés, les missionnaires bénirent la croix, et après une exhortation pathétique, ils firent et demandèrent le serment d'être fidèles à Dieu, à Jésus-Christ, à la religion et au Ro Des milliers de voix leur répondirent par le même engagement. A une heure, la procession commença à sortir. Les pauvres étoient à la tête, rangés sur deux files, puis les demoiselles, les dames et les veuves, parmi lesquelles étoient des personnes des meilleures maisons de la ville, qui donnoient l'exemple du recueillement et de l'humilité. Le cortège des hommes étoit rangé dans le même ordre, et précédé aussi d'une bannière que portèrent successivement M. le comte de Giroude, maréchal de camp; M. le marquis de Vassal, M. Delbreil-Descorbiac, sous-préfet de Moissac, et MM. Dursau de Villange et Darassus, chevaliers de Saint-Louis. Tout le monde portoit à la main le signe de notre rédemption. La croix, qui devoit être plantée, étoit portée par soixante jeunes

[ocr errors]
« ElőzőTovább »