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lébré, dans toutes les églises du diocèse, un service solennel pour le repos de son ame.

» Les belles expressions de sa Sainteté le Pape Pie VI, de glorieuse mémoire, honorant la captivité et la mort du Roi Lou XVI, et lui donnant, le premier, le titre de martyr, ne conviennent pas moins à l'auguste sœur de ce Monarque.

» Les fidèles qui savent combien Madame Elisabeth mérita, par ses vertus, d'étre chérie de Dieu et des hommes, et avec quel héroïsme chrétien elle a porté les fers et subi le martyre, seroient plus disposés à l'invoquer qu'à prier pour elle. Mais respectons, avec ce saint Pape, les règles de l'Eglise, et attendons son jugement, qui seul peut placer les martyrs sur l'autel.

» La messe sera celle In die obitus.

» Les prêtres diront à la messe les oraisons Pro defunctá, etc.

» Les prêtres autorisés par nous à dire deux messes. les jours de dimanches, pour le service de diverses églises, y sont pareillement autorisés le 10 mai.

» Les communautés religieuses et les ames pieuses sont exhortées à faire une communion à la même intention »> (1).

— MM. les grands-vicaires de Paris, par une circulaire du 6 mai, ont ordonné que les prêtres récitassent à la messe les oraisons ad petendam pluviam.

-Le 3 mai, une dame élevée dans l'église anglicane a fait abjuration dans l'église de Bonne-Nouvelle. Elle avoit été instruite par un ecclésiastique respectable, qui a eu le bonheur de voir ses soins couronnés du succès. Cette dame étoit fort touchée, et fondoit en larmes. Elle a été baptisée sous condition, suivant l'usage observé en Angleterre à l'égard des anglicans qui reviennent à la religion catholique: car on a lieu de craindre, d'après les dispositions actuelles de la plupart des ministres, qu'ils ne mettent pas beaucoup de zèle et de soin à conférer le baptême suivant le rit prescrit dans le christianisme. La même dame a fait sa première communion le jeudi suivant.

(1) On trouve au bureau du journal l'Oraison funèbre de cette religieuse Princesse. 84 pages in-8°.; prix, 1 fr. 50 c. et 1 fr. 75 c. franc de port.

On a érigé une chapelle dans la maison d'arrêt de Tarbes. La chapelle a été bénite le jour de Pâques, et les prisonniers ont paru prendre part à cette cérémonie. M. le duc d'Angoulême, à son passage ici, avoit ordonné l'érection de cette chapelle. Le conseil général du département a voté les fonds, et le préfet a veillé avec zèle à l'exécution. Ainsi les détenus ne seront pas privés des consolations d'une religion dont on sent surtout le prix dans les malheurs. Pour compléter ses bienfaits envers les malheureux de notre ville, Mgr. le duc d'Angoulême a envoyé 3000 fr. à l'hospice.

-Les dimanches de Pâques et de Quasimodo, trentecinq militaires de la légion de Lot et Garonne, en garnison à Périgueux, ont fait leur première communion dans l'église paroissiale de Saint-Front de cette ville. Parmi eux se trouvoient un luthérien, né à Berlin, et un calviniste de Francfort, enfans de troupe, et orpheLins dès leur première enfance. Ces militaires avoient été instruits et préparés par M. l'abbé Albaniac, aumônier de la légion. Tels sont les fruits du rétablissement des aumôniers dans les corps.

TOURS. Les missionnaires, qui nous avoient donné cet hiver des soins si touchans, ont repassé par cette ville en revenant de Bordeaux, et ont pu se convaincre que leurs travaux n'avoient pas été inutiles. Un d'eux, sachant qu'un grand concours de peuple l'attendoit à la Métropole, s'y est rendu, et a prononcé un discours dans lequel il a félicité les habitans des dispositions dans lesquelles il les retrouvoit. En effet, le bien que la mission a fait se soutient toujours. On a vu à la Pâque la plupart de ceux qui avoient été ramenés à Dieu s'approcher de nouveau de la sainte table. Plusieurs, qui apparemment n'avoient été qu'ébranlés cet hiver, sont revenus depuis. Le Calvaire est visité, à toutes les heures du jour, par de pieux fidèles qui viennent s'y exciter à la persévérance, et on continue d'y chanter des cantiques. MM. les curés, qui ont si bien secondé les inis

sionnaires, ne négligent rien pour entretenir le zèle de leurs paroissiens; mais rien n'a plus contribué à entretenir et même à accroître les heureux fruits de la mission, que les discours de M. l'abbé Guillois, chanoine honoraire d'Orléans, à la résidence de Blois. Ce digne ecclésiastique, qui joint beaucoup de zèle et de piété à un talent distingué pour la chaire, a principalement fait un grand bien à Tours, où il est connu, et par les retraites qu'il y donne depuis plusieurs années, et par les Carêmes qu'il a prêchés à la métropole. Les résultats de la mission ne se bornent même pas à la ville; et on a vu dans les campagnes, au rapport des curés, un plus grand nombre d'hommes remplir leurs devoirs de chrétien. Les peuples, privés de secours par le défaut de prêtres, soupirent après des missions particulières. Immédiatement après la mission de Tours, un des missionnaires est allé à Loches; et les habitans de cette petite ville, où l'influence de la révolution s'étoit fait sentir, out assisté assiduement aux exercices. Le missionnaire faisoit quelquefois jusqu'à deux instructions par jour, et l'église étoit toujours remplie dès le matiu. Le soir, plusieurs centaines de personnes étoient obligées de se tenir dehors. Un grand nombre sont revenues à Dieu, Peut-être eût-on obtenu des résultats plus abondans si les ecclésiastiques n'eussent été accaÎlés de travail, et si le missionnaire n'eût été détourné par les soins qu'il donnoit à une paroisse voisine, laquelle avoit des droits particuliers à l'exercice de son zèle, et en a profité avec ardeur. Toute la population a suivi les instructions, et paroît en avoir retiré les fruits. Sur quinze mariages contractés civilement, il y en a eu douze de bénis à l'église.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le Roi est sorti en voiture le 6 mai. S. M. a parcouru les boulevards, le faubourg Saint-Martin, les environs du ca

nal de l'Ourcq, et est revenu par le faubourg Saint-Antoine. Dans plusieurs endroits, S. M., cédant à l'empressement de la foule, a fait aller sa voiture au pas. S. M. est également sortie le 8, et est allée à Choisy.

- Dans l'ordre du jour de la garde nationale, du 5 mai, le major-général annonce qu'en présentant au Roi les officiers, il a eu l'honneur de lui adresser un discours auquel S. M. a répondu. Le Roi a témoigné combien il étoit sensible à l'expression des sentimens de la garde nationale, dont il savoit apprécier les services, et à laquelle il aimoit à donner des preuves de son entière confiance. Toutes les personnes appelées à faire le service d'honneur ont rivalisé de zèle et d'exactitude, et S. M. et les Princes ont plusieurs fois témoigné leur satisfaction.

- Une somme de 2 millions vient d'être accordée par le` Roi aux départemens qui souffrent le plus en ce moment. Les Ardennes, la Côte-d'Or et la Meurthe y sont portés pour 100,000 fr., le Maine pour 80,000 fr., l'Isère pour 60,000 fr., le Jura et l'Aube pour 50,000 fr., l'Aisne, le Doubs, la Meuse et la Moselle pour 40,000 fr. etc.

Le Roi a accordé au préfet de Lyon une somme de 24,000 fr. destinée à retirer du Mont-de-Piété les gages de 5 fr. et au-dessous déposés, depuis le 1. janvier 1816, par les indigens de cette ville.

MADAME a visité dernièrement les dames chanoinesses régulières de Saint-Augustin, établies à Versailles, avenue de Saint-Cloud, qui sont chargées, par l'association paternelle des chevaliers de Saint-Louis, de l'éducation des filles et orphelines de chevaliers. MADAME a vu en détail cette maison, ét a paru satisfaite de la tenue des élèves, qui ont eu l'honneur d'offrir à S. A. R. une corbeille remplie de leurs ouvrages.

Le conseil d'Etat réuni, et constitué sur les nouvelles bases posées par l'ordonnance du 18 avril, a tenu sa première séance générale, à laquelle ont assisté les ministres secrétaires d'Etat, ayant département. M. le duc de Richelieu a présidé la séance, et a annoncé que le Roi vouloit donner un plus haut degré d'utilité aux travaux des conseillers, et les associer à ce que l'administration et la législation ont de plus important.

-L'ordonnance du Roi, du 27 avril, qui supprime la

compagnie des gardes de la prevôté de l'Hôtel, porte que le capitaine-colonel, grand-prevôt de l'Hôtel, et le lieutenant-général d'épée conservent leurs charges. Cette compagnie étoit de 98 gardes, sans compter les officiers. Le prevôt de l'Hôtel avoit autrefois des attributions très-étendues. Ce corps avoit été rétabli l'année dernière.

M. le comte de Sabran est nommé au commandement des Pyrénées-Orientales; M. le baron Vasserot à celui de l'Aude, et M. le baron de Vioménil au commandement de la Drôme.

- M. le duc et Mme. la duchesse de Doudeauville ont fait don à l'hospice de Montmirail d'une maison produisant un revenu de 450 fr. par an.

-Cinquante-un militaires pensionnés ont offert de renoncer au cinquième qui avoit été retenu sur leur solde de retraite pendant le premier trimestre de 1816. S. M. a agréé eurs offres, et en a témoigné sa satisfaction.

Le second conseil de guerre a condamné à mort le nommé Michel Couture, soldat de la légion de l'Eure, convaincu d'avoir excité plusieurs de ses camarades à déserter à l'étranger, et d'avoir tenu des propos séditieux, et répandu des nouvelles alarmantes.

Le nommé Sanarens a été condamné par le tribunal de Saint-Gaudens à trois mois de prison et 50 fr. d'amende, pour avoir affecté de porter à son chapeau, dans un lieu public, des couleurs prohibées.

-

Les officiers anglois de la garnison de Cambrai se sont engagés à faire délivrer gratuitement 120 livres de pain chaque jour aux pauvres de la ville.

-Les discussions entre le roi de Wurtemberg et les Etats du pays prennent une tournure fort grave. Les Etats se sont refusé à plusieurs propositions du souverain. Il paroît que celui-ci est disposé à prendre des mesures sévères.

- Il a paru à Petersbourg un ukase fort remarquable contenant de nombreuses dispositions en faveur des juífs qui embrasseroient le christianisme. Nous ferons connoître la substance de cette loi.

FIN DU ONZIÈME VOLUME.

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