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également actifs, par rapport à tout ce que cette force produit en nous, ou lors de nous. » (Idem, pag. 62.)

6°. « On peut considérer l'âme comme active, ou comme passive. » (Art de penser, pag. 110.)

7°. « L'esprit est purement passif dans la production des idées simples : il est au contraire actif dans la génération des idées complexes. » (Idem, pag. 169.)

8°. « Ce sont les actions de l'âme qui déterminent celles du corps; et, d'après celles-ci qu'on voit, on juge de celles-là qu'on ne voit pas. » (Logique, pag. 11.

Voilà, je pense, des citations autant et plus qu'il n'en faut pour vous convaincre que jamais personne n'a mieux reconnu l'activité de l'âme.

Non-seulement Condillac reconnaît cette activité; il combat les philosophes qui semblent y porter atteinte. Mallebranche avait dit : « J'appelle la faculté ou la capacité qu'a l'àme de recevoir les idées, entendement. » (Recherche de la vérité, pag. 3.)

Condillac le critique en ces termes : « l'esprit ne forme donc par lui-même aucunes idées; elles lui viennent toutes faites? Voilà les conséquences qu'on adopte, quand on ne raisonne

que d'après des comparaisons: mais, quand on voudra consulter l'expérience, on verra que l'entendement n'est passif que par rapport aux idées qui viennent immédiatement des sens, et que les autres sont toutes son ouvrage. » (Traité des systèmes, pag. 113)

Enfin, Condillac me paraît exagérer l'activité de l'âme, lorsqu'il la voit non-seulement dans la sensation, mais dans la première sensation.

Il ne servirait de rien de rappeler que moimême, en examinant le système de Condillac, j'ai soutenu contre lui que la sensation est essentiellement passive; car l'objet de cettte discussion n'est pas de savoir si Condillac a bien. ou mal raisonné en parlant, soit de la spiritualité, soit de l'activité de l'âme. Condillac est-il spiritualiste? refuse-t-il à l'âme son activité? c'est uniquement à ces deux questions de fait, que j'ai voulu répondre; et je pense en avoir dit assez pour vous convaincre. Si pourtant il restait encore quelques doutes, il seront, j'espère, entièrement dissipés dans la prochaine séance,

DIXIÈME LEÇON.

Suite de la précédente.

Je vais ajouter de nouvelles preuves à celles que je vous ai présentées contre l'imputation de matérialisme qu'on fait à Condillac. On verra de nouveau combien cet excellent esprit était éloigné d'une opinion qui ne blesse pas moins la philosophie que la religion. Rappelons en deux mots les principales propositions que j'ai développées dans la leçon précédente.

1o. J'ai donné la solution d'un problème qui divisait les métaphysiciens. Il s'agissait de savoir si, au moment où l'âme est unie au corps et où elle reçoit une première sensation, elle a la conscience de sa personnalité. On était divisé, , parce qu'on ne mettait pas assez de précision dans le langage. On peut dire, en effet, qu'à une première sensation, l'âme a la conscience de son moi, et qu'elle ne l'a pas : qu'elle le connaît, et qu'elle l'ignore : qu'elle en a le sentiment, et qu'elle ne l'a pas; parce que toutes ces expressions peuvent se prendre dans

deux acceptions différentes. Nous avons dit que l'âme avait le sentiment de son existence, mais. qu'elle n'en avait pas l'idée. Le choix, et l'espèce d'opposition de ces deux mots, a terminé la dispute.

2o. En supposant l'âme de l'homme unie à un corps qui n'aurait que le sens de l'odorat, j'ai fait voir qu'elle posséderait toutes les facultés que nous possédons nous-mêmes.

A la vérité, ces facultés s'exerceraient dans un champ plus limité; et, de leur action, il ne résulterait que des connaissances extrêmement bornées; mais, pour avoir un exercice plus circonscrit, ces facultés n'en seraient pas moins réelles. D'ou j'ai tiré cette conclusion importante; que les facultés de l'âme ne dépendent pas, quant à leur existence, de l'organisation du corps.

Cette réflexion pourra vous servir à apprécier l'opinion de ceux qui prétendent que plusieurs facultés de l'âme sont dues au sens du toucher. C'est une erreur plusieurs de nos connaissances, un grand nombre, le plus grand nombre, dépendent du toucher; mais les facultés,

non.

3°. Condillac, partant de cette supposition, d'une âme réduite aux sensations d'odeur, a cru

pouvoir faire sentir, dès les premières lignes du Traité des sensations, le peu de fondement de la doctrine des matérialistes: et j'avais profité de cette occasion pour insinuer, en passant, que Condillac était bien éloigné d'être matérialiste, comme le lui ont reproché l'ignorance et la légèreté.

Mais l'un d'entre vous ayant affirmé, avec beaucoup d'assurance, que le passage de Condillac ne prouvait rien, ni contre le matérialisme en lui-même, ni contre le matérialisme de l'auteur, j'ai cru devoir développer une idée que je n'avais fait qu'indiquer, et j'ai prouvé que le matérialiste qui voulait n'admettre d'autre existence que celle des objets qui tombent sous les sens, ressemblait à un aveugle de naissance qui nierait l'existence des couleurs.

4°. Cette première réponse a amené la question de fait, savoir, si Condillac est matérialiste; question qui n'est pas un hors-d'œuvre, puisqu'elle vous divise, qu'il s'agit de redresser une opinion qui n'a aucun fondement, et parce que les ouvrages de cet auteur, se trouvant entre les mains de la jeunesse, il est nécessaire de signaler des erreurs qui pourraient la séduire, ou de faire voir que ces erreurs n'existent pas.

5o. Pour prouver que rien au monde n'est

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