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Et lui-même admirant ces abîmes de biens
Il verra tout son cœur dilaté d'allégresse;
Moi-même prenant soin de conduire ses pas,
Je lui ferai partout goûter les saints appas
Que je verse dans l'âme où je fais ma demeure;
Et comme dans ma main tout entier il s'est mis,
Ma main toute-puissante, en tous lieux, à toute heure,
Lui servira d'appui contre tous ennemis.

Ainsi sera béni l'homme qui ne s'enflamme

Que des saintes ardeurs de ne chercher que moi,
L'homme qui, ne voulant que mon vouloir pour loi,
N'a pas en vain reçu l'empire de son âme:
Il n'approchera point de la communion
Sans emporter en soi l'amoureuse union
Qui doit être le fruit de ce divin mystère;
Et j'épandrai sur lui cet excès de bonheur,
Pour avoir moins cherché par où se satisfaire
Que par où soutenir ma gloire et mon honneur.

in ipso; quia manus Domini cum eo, et ipse se posuit totaliter in manu ejus usque in seculum. Ecce siç benedicetur homo (Ps. cxxvij, 4.) qui quærit Deum in toto corde suo, nec in vanum accipit animam suam. Hic in accipiendo sacram eucharistiam magnam promeretur divinæ unionis gratiam; quia non respicit ad propriam devotionem et consolationem, sed, super omnem devotionem et consolationem, ad Dei gloriam et honorem.

CHAPITRE XVI.

QUE NOUS DEVONS DÉCOUVRIR TOUTES NOS NÉCESSITÉS A

JÉSUS-CHRIST.

1. SOURCE de tous les biens où nous devons prétendre, Aimable et doux Sauveur,

Qu'en cet heureux moment je souhaite de prendre
Avec pleine ferveur ;

De toutes mes langueurs, de toutes mes foiblesses
Tes yeux sont les témoins,

Et du plus haut du ciel, d'où tu fais tes largesses,
Tu vois tous mes besoins.

Tu connois mieux que moi tous mes maux, tous mes vices,
Toutes mes passions,

Et n'ignores aucun des plus secrets supplices
De mes tentations.

Le trouble qui m'offusque et le poids qui m'accable
Sont présents devant toi;

Tu vois quelle souillure en mon âme coupable
Imprime un juste effroi.

CAP. XVI. 1. AN. FID. O dulcissime atque amantissime Domine, quem nunc devote desidero suscipere! tu scis infirmitatem meam et necessitatem quam patior; in quantis malis et vitiis jaceo; quam sæpe sum gravatus, tentatus, turbatus, et inquinatus. Pro remedio ad te venio, pro consolatione et sublevamine te deprecor. Ad omnia scientem

Je cherche en toi, Seigneur, le souverain remède
De toutes mes douleurs,

Et le consolateur qui me prête son aide
Contre tant de malheurs.

Je parle à qui sait tout, à qui dans mon courage
Voit tout à découvert,

Et

peut seul adoucir les fureurs de l'orage

Qui m'entraîne et me perd.

Tu sais quels biens surtout sont les plus nécessaires
A mon cœur abattu,

Et combien dans l'excès de toutes mes misères
Je suis pauvre en vertu.

2. Je me tiens à tes pieds, chétif, nu, misérable;
J'implore ta pitié,

Et j'attends, quoique indigne, un effet adorable
De ta sainte amitié.

Daigne, daigne repaître un cœur qui te mendie
Un morceau de ton pain,

De ce pain tout céleste, et qui seul remédie
Aux rigueurs de sa faim.

Dissipe mes glaçons par cette heureuse flamme
Qu'allume ton amour,

loquor, cui manifesta sunt omnia interiora mea, et qui solus potes me perfecte consolari et adjuvare. Tu scis quibus bonis indigeo præ omnibus, et quam pauper sum in virtutibus.

2. Ecce sto ante te pauper et nudus, gratiam postulans et misericordiam implorans. Refice esurientem mendicum tuum, accende frigiditatem meam igue amoris tui, illumina cæcitatem meam claritate præsentiæ

Et sur l'aveuglement qui règne dans mon âme
Répands un nouveau jour.

De la terre pour moi rends les douceurs amères,
Quoi qu'on m'y puisse offrir;

Mêle aux sujets d'ennuis, mêle aux succès contraires
Les plaisirs de souffrir.

Fais qu'en dépit du monde et de ses impostures
Mon esprit ennobli

Regarde avec mépris toutes les créatures,
Ou les traite d'oubli.

Élève tout mon cœur au-dessus du tonnerre;
Fixe-le dans les cieux;
Et ne le laisse plus divaguer sur la terre
Vers ce qui brille aux yeux.

Sois l'unique douceur, sois l'unique avantage
Qui puisse l'arrêter,

Sois seul toute la viande et seul tout le breuvage
Qu'il se plaise à goûter.

Deviens tout son amour, toute son allégresse,
Tout son bien, tout son but,

Deviens toute sa gloire et toute sa tendresse,
Comme tout ton salut.

tuæ. Verte mihi omnia terrena in amaritudinem, omnia gravia et contraria in patientiam, omnia infima et creata in contemptum et oblivionem. Erige cor meum ad te in cœlum, et ne dimittas me vagari super terram. Tu solus mihi ex hoc jam dulcescas usque in seculum; quia tu solus cibus et potus meus, amor meus et gaudium meum, dulcedo mea et totum bonum meum.

3. Fais-y naître un beau feu par ta bonté suprême, Et si bien l'enflammer,

Qu'il l'embrase, consume, et transforme en toi-même
A force de t'aimer.

Que par cette union avec toi je devienne
Un seul et même esprit,

Et qu'un parfait amour à jamais y soutienne
Ce que tu m'as prescrit.

Ne souffre pas, Seigneur, que de ta sainte table,
Où tu m'as invité,

Je sorte avec la faim et la soif déplorable
De mon aridité.

Par ta miséricorde inspire, avance, opère,
Achève tout en moi,

Ainsi que

dans tes Saints on t'a vu souvent faire
En faveur de leur foi.

Seroit-ce une merveille, ô Dieu, si ta clémence
Me mettoit tout en feu,

Sans qu'en moi de moi-même en ta sainte présence
Il restât tant soit peu?

N'es-tu pas ce brasier, cette flamme divine
Qui ne s'éteint jamais,

Et dont le vif rayon purifie, illumine

Et l'âme et ses souhaits?

3. Utinam me totaliter ex tua præsentia accendas, comburas, et iu le transmutes; ut unus tecum efficiar spiritus, per gratiam internæ unionis et liquefactionem ardentis amoris ! Ne patiaris me jejunum et aridum a te recedere; sed operare mecum misericorditer, sicut sæpius operatus es cum Sanctis tuis mirabiliter. Quid mirum, si totus ex te ignescerem, et in me ipso deficerem; quum tu sis ignis semper ardens et numquam deficiens, amor corda purificans et intellectum illuminans ?

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