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Remets entre mes mains et ton corps et ton âme,

que, tout rempli d'une céleste flamme,

Afin que,

Tu sois en digne état par cette humble devoir
De consacrer mon corps et de le recevoir.

4. Car, si tu ne le sais, pour plaire au Dieu qui t'aime,
L'offrande la plus digne est celle de toi-même;
C'est elle qu'il faut joindre à celle de mon corps
Par d'amoureux élans, par de sacrés transports,
Qui puissent jusqu'à moi les élever unies

Et quand tu dis la messe, et quand tu communies.
Rien ne t'affranchit mieux de ce qu'a mérité
Ou ta noire malice, ou ta fragilité,

Et rien n'efface mieux les taches de tes crimes
Que la sainte union qu'ont lors ces deux victimes.
Quand le pécheur a fait autant qu'il est en lui
Qu'une douleur sensible, un véritable ennui,
Un profond repentir le prosterne à ma face
Pour obtenir pardon et me demander grâce,
Je suis le Dieu vivant qui ne veux point sa mort;
Mais qu'à se convertir il fasse un digne effort,
Qu'il vive en mon amour pour revivre en ma gloire,

merearis ad offerendum Deo sacrificium accedere, et Sacramentum corporis mei salubriter suscipere.

4. Non est enim oblatio dignior et satisfactio major pro peccatis diluendis, quam se ipsum pure et integre, cum oblatione corporis CHRISTI, in missa et in communione Deo offerre. Si fecerit homo quod in se est et vere pœnituerit, quotiescumque pro venia et gratia, ad me accesserit: Vivo ego, dicit Dominus, qui nolo mortem peccatoris, sed magis ut convertatur.... et vivát (Ezech. xxxiij, 11.): quoniam peccatorum suorum non recordabor amplius, sed cuncta sibi indulta erunt.

Et de tous ses péchés je perdrai la mémoire ;
Tous lui seront par moi si pleinement remis,
Qu'il aura place au rang de mes plus chers amis.

CHAPITRE VIII.

DE L'OBLATION DE JÉSUS-CHRIST EN LA CROIX, ET DE
LA PROPRE RÉSIGNATION.

1. Vors comme tout nu sur la croix,

Victime pure et volontaire,

Les deux bras étendus sur cet infâme bois,
Jadis pour tes péchés je m'offris à mon Père:
Y réservai-je rien de ce qui fut en moi,

Qu'afin de te sauver et de lui satisfaire

Mon amour n'immolât

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pour toi ?

Tel tu dois de tout ton pouvoir
M'offrir chaque jour en la messe
Toute l'affection que tu peux concevoir,
Avec toute sa force et toute sa tendresse ;

Tel tu me dois, mon fils, immoler à ton tour
Un cœur qui tout entier pour moi seul s'intéresse,

Et me rende amour pour amour.

CAP. VIII. 1. CHR. Sicut ego me ipsum, expansis in cruce manibus et nudo corpore, pro peccatis tuis Deo Patri sponte obtuli, ita ut nihil in me remaneret quin totum in sacrificium divinæ placationis transiret; ita debes et tu temetipsum mihi voluntarie in oblationem puram et sanctam quotidie in missa, cum omnibus viribus et affectibus tuis, quanto intimius vales, offerre. Quid magis a te requiro, quam ut te

Ainsi tu sauras me gagner,

Et ce que plus je te demande,

C'est que tu prennes soin de te bien résigner,
De faire de toi-même une sincère offrande:
Tous autres dons pour moi ne sont point suffisants;
Je ne regarde point si leur valeur est grande,

Je te cherche, et non tes présents.

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D'avoir sans moi mille avantages,

Ainsi n'espère point que je fasse aucun cas
De tout ce que sans toi m'offriront tes hommages;
Offre-toi tout entier, et de tes volontés,
En te donnant à moi, ne fais aucuns partages,
Et tes dons seront acceptés.

Tu vois que je me suis offert

Pour toi tout entier à mon Père,
Tu vois que je te donne, après avoir souffert,
Tout mon corps et mon sang en ce divin mystère;
Ce don que je te fais, pour être tout à toi,

Te sert d'un grand exemple, et t'apprend pour me plaire
Que tu dois être tout à moi.

Si dans toi ton propre intérêt
Se peut réserver quelque chose,

studeas mihi ex integro resignare! Quidquid præter te ipsum das, nihil curo; quia non quæro datum tuum, sed te.

2. Sicut non sufficeret tibi omnibus habitis præter me; ita nec mihi placere poterit quidquid dederis, te non oblato. Offer te mihi et da te totum pro Deo, et erit accepta oblatio. Ecce ego me totum obtuli Patri pro te; dedi etiam totum corpus meum et sanguinem in cibum, ut totus tuus essem, et tu meus permaneres. Si autem in te ipso steteris, nec

Si tu ne t'offres pas à tout ce qui me plaît,
Si tu n'es point d'accord que moi seul j'en dispose,
Tu ne me feras point d'entière oblation,
Et l'art de nous unir qu'ici je te propose
N'aura point sa perfection.

Cette oblation de ton cœur,

Quelques actions que tu fasses,

Doit précéder entière avec pleine vigueur,
Doit se faire à toute heure et sans que tu t'en lasses.
Aime ce digne joug de ma captivité,

Et n'attends que de lui l'abondance des grâces,
Et la parfaite liberté.

Si

D'où crois-tu qu'on voit ici-bas

Si peu d'âmes illuminées,

Si peu dont le dedans soit purgé d'embarras,
peu dont les ferveurs ne se trouvent bornées ?
C'est qu'à se dépouiller peu savent consentir,
Qui, par le propre amour vers elles ramenées,
Ne penchent à se revêtir.

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Souviens-toi que j'ai prononcé

Cette irrévocable parole:

Quiconque pour me suivre à tout n'a renoncé

<< N'est point un vrai disciple instruit en mon école. »

sponte te ad voluntatem meam obtuleris; non est plena oblatio, nec integra erit inter nos unio. Igitur omnia opera tua præcedere debet spontanea tui ipsius in manus Dei oblatio, si libertatem consequi vis et gratiam ideo enim tam pauci illuminati et liberi intus efficiuntur, quia se ipsos ex toto abnegare nesciunt. Est firma sententia mea : Nisi quais renunciaverit omnibus, non potest meus esse discipulus. (Luc. xiv, 33.) Tu ergo, si optas meus esse discipulus, offer te ipsum mihi cum omnibus affectibus tuis.

Si tu le veux donc être en ce mortel séjour,
Donne-toi tout à moi, sans souffrir qu'on me vole
La moindre part en ton amour.

CHAPITRE IX.

QU'IL FAUT nous offrir a dieu avec tout CE QUI EST EN
NOUS, ET PRIER POUR TOUT LE MOnde.

1. Er le ciel, et la terre, et tout ce qu'ils contiennent,
Leurs effets, leurs vertus à jamais t'appartiennent;
Tout est à toi, Seigneur, tout marche sous ta loi,
Et je m'y viens offrir en volontaire hostie,
Moi qui de ce grand tout fais la moindre partie,
Pour être par cette offre encor mieux tout à toi.

Dans la simplicité d'un cœur qui te réclame
Je t'offre tout entiers et mon corps et mon âme ;
J'en fais un saint hommage à tes commandements;
J'offre à tes volontés un serviteur fidèle
En sacrifice pur de louange immortelle,
Et réunis en toi tous mes attachements.

Daigne avoir, ô mon Dieu! la victime agréable ;
A cette oblation de ton corps adorable

Mon amour aujourd'hui l'ajoute pour tribut:

CAP. IX. 1. AN. FID. Domine, omnia tua sunt quæ in cœlo sunt et quæ in terra. Desidero me ipsum tibi in spontaneam oblationem offerre,' et tuus perpetuo permanere. Domine, in simplicitate cordis mei offero me ipsum tibi hodie in servum sempiternum, in obsequium et in sacrificium laudis perpetuæ. Suscipe me cum hac sancta oblatione tui pretiosi

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