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En approcher indignement,

C'est offenser qui m'y convie,

Et, par une honteuse et lâche trahison,
Changer le remède en poison.

Daigne donc, Seigneur, m'éclairer
Touchant ce qu'il faut que je fasse,
Toi qui ne me vois espérer

Qu'en l'heureux appui de ta grâce,
Et de qui seul j'attends en un trouble pareil
Et le secours et le conseil.

2. Dissipe ma vieille langueur,
Inspire-moi quelque exercice
Par qui je prépare mon cœur
A cet amoureux sacrifice,

Et par le droit sentier conduis-moi sur tes pas
A ce doux et sacré repas.

Fais-moi, Seigneur, fais-moi savoir
Avec quel zèle et révérence

Un Dieu, pour le bien recevoir,

Veut que je m'apprête et m'avance,

Et comment pour t'offrir des mystères si saints

Je dois purifier mes mains.

Quid ergo faciam, Deus meus, Auxiliator meus et Consiliator in necessitatibus?

2. Tu doce me viam rectam, propone breve aliquod exercitium sacræ communioni congruum. Utile est enim scire, qualiter scilicet devote ac reverenter tibi præparare debeam cor meum, ad recipiendum salubriter tuum Sacramentum, seu etiam celebrandum tam magnum et divi num sacrificium.

CHAPITRE VII.

DE L'EXAMEN DE SA CONSCIENCE, ET DU PROPOS De S'AMENDER.

1. PRÊTRE, qui que tu sois, qui vas sur mon autel ·

Offrir un Dieu vivant à son Père immortel,
Et tenir en tes mains et recevoir toi-même
De mon amour pour toi le mystère suprême,
Approche, mais surtout prépare dans ton sein
Une humilité forte, un respect souverain,
Une foi pleine et ferme, une intention pure
D'honorer, de bénir l'Auteur de la nature;
Sur ton intérieur jette l'œil avec soin,
En juge incorruptible, en fidèle témoin ;
Et si de mon honneur un vrai souci te touche,
Fais
que le cœur contrit et l'humble aveu de bouche
Sachent si bien purger le désordre caché,

Que rien par le remords ne te soit reproché,

Que rien plus ne te pèse, et que rien que tu saches
N'empêche un libre accès par ses honteuses taches.
Porte empreint sur ce cœur un regret général
Pour tout ce que jamais il a commis de mal;

CAP. VII. 1. CHR. Super omnia, cum summa humilitate cordis et supplici reverentia, cum plena fide et pia intentione honoris Dei, ad hoc Sacramentum celebrandum, tractandum, et sumendum oportet Dei accedere sacerdotem. Diligenter examina conscientiam tuam, et, pro posse tuo, vera contritione et humili confessione eam munda et clarifica; ita ut nihil grave habeas aut scias, quod te remordeat et libeFum accessum impediat. Habeas displicentiam omnium peccatorum

Joins à ce déplaisir des douleurs singulières
Pour les infirmités qui te sont journalières ;
Et, si l'heure le souffre, en secret devant Dieu,
Repasses-en le nombre, et le temps, et le lieu;
Et de tous les défauts où ton âme s'engage,
Étends devant ses yeux la pitoyable image.

2. Gémis, soupire, pleure aux pieds de l'Éternel,
D'être encor si mondain, d'être encor si charnel,
D'avoir des passions si peu mortifiées,
Des inclinations si mal purifiées,

Que les mauvais désirs demeurent tout-puissants
Sur qui veille si mal à la garde des sens.

Gémis d'en voir souvent les approches saisies
Par les vains embarras de tant de fantaisies,
D'avoir pour le dehors tant de soupirs ardents,
Et si peu de retour aux choses du dedans ;
De souffrir que ton âme à toute heure n'aspire
Qu'à ce qui divertit, qu'à ce qui te fait rire,
Tandis que pour les pleurs et la componction
Ton endurcissement a tant d'aversion;

De te voir tant de pente à vivre plus au large,
Dans l'aise et les plaisirs d'une chair qui te charge,
Cependant que ton cœur a tant de lâcheté

Pour la ferveur du zèle et pour l'austérité;

tuorum in generali, et pro quotidianis excessibus magis in speciali doleas et gemas; et si tempus patitur, Deo in secreto cordis cunctas confitere passionum tuarum miserias.

2. Ingemisce et dole, quod adhuc ita carnalis sis et mundanus, tam immortificatus a passionibus, tam plenus concupiscentiarum motibus, tam incustoditus in sensibus exterioribus, tam sæpe multis vanis phantasiis implicatus, tam multum inclinatus ad exteriora, tam negligens ad interiora, tam levis ad risum et dissolutionem, tam durus ad fletum

D'être si curieux d'entendre des nouvelles,
De voir des raretés surprenantes et belles,
Et si lent à choisir de ces emplois abjects
Que prend l'humilité pour ses plus doux objets.
Gémis de tant d'ardeur pour amasser et prendre,
Et de tant de réserve à départir ou rendre,
Qu'on a raison de croire et de te reprocher
Que ce que tient ta main ne s'en peut

détacher.

Pleure ton peu de soin à régler tes paroles,
Ton silence rempli d'égarements frivoles,
Le peu d'ordre en tes mœurs, le peu de jugement
Que dans tes actions fait voir chaque moment.
Gémis d'avoir aimé les plaisirs de la table,
Et fait la sourde oreille à ma voix adorable;
D'avoir pris pour vrai bien la molle oisiveté;
D'avoir pris le travail pour infélicité;
Pour des contes en l'air eu vigilance entière,
Long assoupissement pour la sainte prière,
Hâte d'être à la fin, et l'esprit vagabond
Vers ce qu'il ne fait pas ou que les autres font.
Pleure ta nonchalance à rendre ton office,
Gémis de ta tiédeur pendant ton sacrifice,
De tant d'aridité dans tes communions,
De tant de complaisance en tes distractions,

et compunctionem, tam promptus ad laxiora et carnis commoda, tam segnis ad rigorem et fervorem, tam curiosus ad nova audienda et pulchra intuenda, tam remissus ad humilia et abjecta amplectenda, tam cupidus ad multa habenda, tam parcus ad dandum, tam tenax ad retinendum, tam inconsideratus in loquendo, tam incontinens in tacendo, tam incompositus in moribus, tam importunus in actibus, tam effusus super cibum, tam surdus ad Dei verbum, tam velox ad quietem, tam tardus ad laborem, tam vigilans ad fabulas, tam somnolentus ad vigilias sacras, tam festinus ad finem, tam vagus ad atten

D'avoir si rarement l'âme bien recueillie,
De faire hors de toi toujours quelque saillie,
Prompt à te courroucer, prompt à fâcher autrui,
Sévère à le reprendre, à juger mal de lui.
Pleure l'emportement de tes humeurs diverses,
Qu'enflent les bons succès, qu'abattent les traverses;
Pleure enfin ta misère, et l'ouvrage imparfait
De tant de bons desseins que suit si peu d'effet.

3. Ces défauts déplorés, et tout ce qui t'en reste,
Avec un vif regret d'un cœur qui les déteste;
Avec de ta foiblesse un aveu douloureux,
D'où naisse un déplaisir cuisant, mais amoureux,
Passe au ferme propos de corriger ta vie,
D'avancer aux vertus où ma voix te convie,
D'élever tes désirs sans plus les ravaler,
D'aller de mieux en mieux sans jamais reculer;
Puis, d'une volonté fortement résignée,
Qui tienne sous tes pas la terre dédaignée,
Offre-toi tout entier toi-même en mon honneur
Pour holocauste pur sur l'autel de ton cœur ;

dendum, tam negligens in horis persolvendis, tam tepidus in celebrando, tam aridus in communicando, tam cito distractus, tam raro plene tibi collectus, tam subito commotus ad iram, tam facilis ad alterius displicentiam, tam pronus ad judicandum, tam rigidus ad arguendum, tam lætus ad prospera, tam debilis in adversis, tam sæpe multa bona proponens et modicum ad affectum perducens.

3. His et aliis defectibus tuis cum dolore et magna displicentia propriæ infirmitatis confessis ac deploratis, firmum statue propositum semper emendandi vitam tuam et in melius proficiendi. Deinde, cum plena resignatione et integra voluntate, offer te ipsum in honorem nominis mei, in ara cordis tui, holocaustum perpetuum, corpus tuum scilicet et animam mihi fideliter committendo; quatenus et sic digne

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