Oldalképek
PDF
ePub

Combien à leurs effets d'impureté se joint.
Lorsque toute la chair eut corrompu sa voie,
Nous savons que des eaux elle devint la proie,
Cependant nous ne tremblons point.

L'affection interne étant toute gâtée,

Les objets dont l'âme est flattée

N'y faisant qu'une impure et folle impression,
Il faut bien que l'effet, pareil à son principe,
Pour marque qu'au dedans la vigueur se dissipe,
Porte même corruption.

Quand un cœur est bien pur, une vertu solide
A tous ses mouvements préside;

La bonne et sainte vie en est le digne fruit.

5 Mais ce dedans n'est pas ce que l'on considère, Et depuis qu'une fois l'effet a de quoi plaire, N'importe comme il est produit.

La beauté, le savoir, les forces, la richesse,
L'heureux travail, la haute adresse,

C'est ce qu'on examine, et qui fait estimer;
Qu'un homme soit dévot, patient, humble, affable,
Qu'il soit pauvre d'esprit, recueilli, charitable,
On ne daigne s'en informer.

ramus. Omnis quippe caro corruperat viam suam (Gen. vj, 12.), et ideo sequebatur diluvium magnum. Quum ergo interior affectus noster multum corruptus sit, necesse est ut actio sequens, index carentie interioris vigoris, corrumpatur. Ex puro corde procedit fructus bone vitæ.

5. Quantum quis fecerit quæritur, sed ex quanta virtute agit non tam studiose pensatur. Si fuerit fortis, dives, pulcher, habilis, vel. bonus scriptor, bonus cantor, bonus laborator, investigatur; quam pauper sit spiritu, quam patiens et mitis, quam devotus et internus,

Ce n'est qu'à ces dehors que se prend la nature
Pour s'en former une peinture;

Mais c'est l'intérieur que la grâce veut voir:
L'une est souvent déçue à suivre l'apparence;
Mais l'autre met toujours toute son espérance
En Dieu, qui ne peut décevoir.

CHAPITRE XXXII.

QU'IL FAUT RENONCER A SOI-MÊME ET A TOUTES SORTES

I.

DE CONVOITISES.

CHERCHE la liberté comme un bonheur suprême ;

Mais souviens-toi, mon fils, de cette vérité,

Qu'il te faut renoncer tout-à-fait à toi-même,
Ou tu n'obtiendras point d'entière liberté.

Ceux qui pensent ici posséder quelque chose
La possèdent bien moins qu'ils n'en sont possédés,
Et ceux dont l'amour-propre en leur faveur dispose
Sont autant de captifs par eux-mêmes gardés.

Les appétits des sens ne font que des esclaves;
La curiosité comme eux a ses liens,

a multis tacetur. Natura exteriora hominis respicit, gratia ad interiora se convertit: illa frequenter fallitur, ista in Deo sperat ut non decipiatur.

CAP. XXXII. 1. CHR. Fili, non potes perfectam possidere libertatem, nisi totaliter abneges temet ipsum. Compediti sunt omnes proprietarii et sui ipsius amatores, cupidi, curiosi, gyrovagi, quærentes

Et les plus grands coureurs ne courent qu'aux entraves
Que jettent sous leurs pas les charmes des faux biens.

Ils recherchent partout les douceurs passagères
Plus que ce qui conduit jusqu'à l'éternité;
Et souvent pour tout but ils se font des chimères
Qui n'ont pour fondement que l'instabilité.

Hors ce qui vient de moi, tout passe, tout s'envole;
Tout en son vrai néant aussitôt se résout;

Et, pour te dire tout d'une seule parole,
Quitte tout, mon enfant, et tu trouveras tout.

Tu trouveras la paix, quittant la convoitise;
C'est ce que fortement il te faut concevoir;
Du ciel en ces deux mots la science est comprise,
Qui les pratique entend tout ce qu'il faut savoir.

2. Oui, leur pratique est ma félicité;
Mais, Seigneur, d'un seul jour elle n'est pas l'ouvrage,
Ni de ces jeux dont la facilité
Amuse des enfants l'esprit foible et volage,

Et suit leur imbécillité.

De ces deux mots le précieux effet

Demande bien du temps, bien des soins, bien des veilles; Et ces deux traits forment le grand portrait

semper mollia, non quæ JESU-CHRISTI, sed hoc sæpe fingentes et componentes quod non stabit; peribit enim totum quod non est ex Deo ortum. Tene breve et consummatum verbum : « Dimitte omnia, et «< invenies omnia; relinque cupidinem, et reperies requiem. » Hoc mente pertracta; et quum impleveris, intelliges omnia.

2. AN. FID. Domine, hoc non est opus unius diei, nec ludus parvalorum: imo in hoc brevi includitur omnis perfectio religiosorum.

De tout ce que le cloître enfante de merveilles
Dans son état le plus parfait.

3. Il est vrai, des parfaits c'est la sublime voie ; Mais quand je te la montre en dois-tu perdre cœur ? Ne dois-tu pas plutôt t'y porter avec joie,

Ou du moins soupirer après un tel bonheur ?

Ah! si je te voyois en venir à ce terme,
Que l'amour-propre en toi fût bien déraciné,
Que sous mes volontés tu demeurasses ferme,
Et sous celles du Père à qui je t'ai donné!

Alors tu me plairois, et le cours de ta vie
Seroit d'autant plus doux que tu serois soumis ;
De mille vrais plaisirs tu la verrois suivie,
Et s'écouler en paix entre mille ennemis.

Mais il te reste encore à quitter bien des choses,
Que si tu ne me peux résigner tout-à-fait,
Tu n'acquerras jamais ce que tu te proposes,
Jamais de tes désirs tu n'obtiendras l'effet.

Veux-tu mettre en ta main la solide richesse ?
Achete de la mienne un or tout enflammé;

Je veux dire, mon fils, la céleste sagesse,

Qui foule aux pieds ces biens dont le monde est charmé.

3. CHR. Fili, non debes averti nec statim dejici, audita via perfectorum ; sed magis ad sublimiora provocari, et ad minus ad hæc ex desiderio suspirare. Utinam sic tecum esset, et ad hoc pervenisses ut tui ipsius amator non esses, sed ad nutum meum pure stares et ejus quem tibi præposui Patris ! tunc mihi valde placeres, et tota vita tua in gaudio et pace transiret. Adhuc multa habes ad relinquendum; quæ nisi mihi ex integro resignaveris, non acquires quod postulas. Suadeo tibi emere a me aurum ignitum, ut locuples fias (Apoc. iij, 18.), id est,

Préfère ces trésors à l'humaine prudence,

A tout ce qu'elle prend pour son plus digne emploi,
A tout ce que sur terre il est de complaisance,

A tout ce que toi-même en peux avoir pour

toi.

4. Préfère, encore un coup, ce qu'on méprise au monde A tout ce que son choix a le plus ennobli,

Puisque cette sagesse en vrais biens si féconde

Y traîne dans l'opprobre, et presque dans l'oubli.

Elle ne s'enfle point aussi de ces pensées

Que la vanité pousse en sa propre faveur,
Et voit avec dédain ces ardeurs empressées
Dont la soif des honneurs entretient la ferveur.

Beaucoup en font sonner l'estime ambitieuse
Qui montrent par leur vie en faire peu d'état;
Et tu la peux nommer la perle précieuse
Qui cache à beaucoup d'yeux son véritable éclat.

cœlestem sapientiam omnia infima conculcantem: postpone terrenam sapientiam, et omnem humanam et propriam complacentiam.

4. Dixi viliora tibi emenda pro pretiosis et altis in rebus humanis: nam valde vilis et parva, ac pene oblivioni tradita videtur vera cœlestis sapientia, non sapiens alta de se, nec magnificari quærens in terra; quam multi ore tenus prædicant, sed vita longe dissentiunt; ipsa tamen est pretiosa margarita, a multis abscondita.

« ElőzőTovább »