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Ces avortons rusés d'une subtile flamme,
Qui, sous un abord amoureux,
Jettent leur poison dans mon âme.

Que la paix ainsi de retour

Te fasse de mon cœur comme une sainte cour,
Où ta louange seule incessamment résonne,
Et rende grâce à ton amour

Du puissant appui qu'il me donne.

Abats les vents, calme les flots;

Tu n'as qu'à dire aux uns : « Demeurez en repos ; »
Aux autres : « Arrêtez, c'est moi qui le commande; ›
Et soudain après ces deux mots
La tranquillité sera grande.

9. Répands donc tes saintes clartés, Fais briller jusqu'ici tes hautes vérités,

Et

que toute la terre en soit illuminée,

En dépit des obscurités

Où ses crimes l'ont condamnée.

Je suis cette terre sans fruit,

Dont la stérilité sous une épaisse nuit
N'enfante que chardons, que ronces, et qu'épines:
Vois, Seigneur, où je suis réduit
Jusqu'à ce que tu m'illumines.

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malas bestias, concupiscentias dico illecebrosas, ut fiat pax in virtute tua (Ps. cxxj, 7.), et abundantia laudis tuæ resonet in aula sancta, hoc est, in conscientia pura. Impera ventis et tempestatibus: dic mari, Quiesce »; et aquiloni, « Ne flaveris » ; et erit tranquillitas magna.

«

9. Emitte lucem tuam et veritatem (Ps. xlij, 3.), ut luceant super terram; quia terra sum inanis et vacua, donec illumines me. Effunde

Verse tes grâces dans mon cœur ;

Fais-en pleuvoir du ciel l'adorable liqueur;
A mon aridité prête leurs eaux fécondes ;
Prête à ma traînante langueur

La vivacité de leurs ondes.

Qu'ainsi par un prompt changement

Ce désert arrosé se trouve en un moment
Un champ délicieux où règne l'affluence,
Et paré de tout l'ornement

Que des bons fruits a l'abondance.

Mais ce n'est pas encore assez,

Élève à toi mes sens sous le vice oppressés,
Et romps si bien pour eux des chaînes si funestes,
Que mes désirs débarrassés

N'aspirent qu'aux plaisirs célestes.

Que le goût du bien souverain

Déracine en mon cœur l'attachement humain,
Et, faisant aux faux biens une immortelle guerre,
M'obstine au généreux dédain

De tout ce qu'on voit sur la terre.

10. Fais plus encore; use d'effort, Use de violence, et m'arrache d'abord

A cette indigne joie, à ces douceurs impures,

gratiam desuper; perfunde cor meum rore cœlesti; ministra devotionis aquas ad irrigandam faciem terræ, ad producendum fructum bonum et optimum. Eleva mentem pressam mole peccatorum, et ad coelestia totum desiderium meum suspende; ut, gustata suavitate supernæ felicitatis, pigeat de terrenis cogitare.

10. Rape me et cripe ab omni creaturarum indurabili consolatione,

A ce périssable support

Que promettent les créatures.

Car ces créatures n'ont rien

Qui forme un plein repos, qui produise un vrai bien;
Leurs charmes sont trompeurs, leurs secours infidèles,
Et tout leur appui sans le tien
S'ébranle, et trébuche comme elles.

Daigne donc t'unir seul à moi;

Attache à ton amour par une ferme foi
Toutes mes actions, mes désirs, mes paroles,
Puisque toutes choses sans toi

Ne sont que vaines et frivoles.

CHAPITRE XXIV.

QU'IL NE FAUT point avoir de curiosité POUR LES ACTIONS

I. BANNIS,

D'AUTRUI.

mon fils, de ton esprit

La curiosité vagabonde et stérile;

Son empressement inutile

Peut étouffer les soins de ce qui t'est prescrit :
Si tu n'as qu'une chose à faire,

Qu'ont tel et tel succès qui t'importe en effet?

quia nulla res creata appetitum meum valet plenarie quietare et consolari: junge me tibi inseparabili dilectionis vinculo, quoniam tu solus sufficis amanti, et absque te frivola sunt universa.

CAP. XXIV. 1. CHR. Fili, noli esse curiosus nec vacuas gerere solicitudines. Quid hoc vel illud ad te? Tu me sequere. (Joan. xxj, 22.)

Préfère au superflu ce qui t'est nécessaire,
Et suis-moi, sans penser à ce qu'un autre fait.

Qu'un tel soit humble, ou qu'il soit vain,
Qu'il parle, qu'il agisse en telle ou telle sorte,
Encore une fois, que t'importe?

Ai-je mis sa conduite ou sa langue en ta main?
As-tu quelque part en sa honte?

Répondras-tu pour lui de son peu de vertu?
Ou, si c'est pour toi seul que tu dois rendre compte,
Quels que soient ses
soient ses défauts, de quoi t'embrouilles-tu?

Je

Souviens-toi que du haut des cieux

perce d'un regard l'un et l'autre hémisphère, Et que le plus secret mystère

N'a point d'obscurité qui le cache à mes yeux;

Rien n'échappe à ma connoissance;

Je vois tout ce que font les méchants et les Saints; J'entends tout ce qu'on dit, je sais tout ce qu'on pense, Et jusqu'au fond des cœurs je lis tous les desseins.

Tu dois donc me remettre tout,

Puisque tout sur la terre est présent à ma vue;
Que tout autre à son gré remue,

Conserve en plein repos ton âme jusqu'au bout;
Quoi qu'il excite de tempête,

Quelques lâches soucis qui puissent l'occuper,

et

Quid enim ad te, utrum ille sit, talis vel talis, aut iste sic et sic agit vel loquitur? Tu non indiges respondere pro aliis, sed pro te ipso rationem reddes. Quid ergo te implicas? Ecce ego omnes cognosco; cuncta quæ sub sole fiunt video; et scio qualiter cum unoquoque sit, quid cogitet, quid velit, et ad quem finem tendat ejus intentio. Mihi igitur omnia committenda sunt; tu vero serva te in bona pace. Dimitte

Tout ce qu'il fait et dit reviendra sur sa tête,
Et pour rusé qu'il soit, il ne me peut tromper.

2. Ne cherche point l'éclat du nom;

Ce qu'il a de brillant ne va jamais sans ombre :
Ne cherche en ami ni le nombre,

Ni les étroits liens d'une forte union

;

Tout cela ne fait que distraire,

Et ce peu qu'au dehors il jette de splendeur,
Par la malignité d'un effet tout contraire,
T'enfonce plus avant les ténèbres au cœur.

Je t'entretiendrai volontiers;

Je te veux bien instruire en ma savante école
Jusqu'à t'expliquer ma parole,

Jusqu'à t'en révéler les secrets tout entiers;
Mais il faut que ta diligence

Sache bien observer les moments où je viens,
Et qu'avec mes bontés ton cœur d'intelligence
Ouvre soudain la porte à mes doux entretiens.

Tu n'en peux recevoir le fruit,

Si ce cœur avec soin ne prévoit ma venue:
Commence donc et continue;

Prépare-moi la place, et m'attends jour et nuit;

agitantem agitare quantum voluerit; veniet super eum quidquid fecerit vel dixerit, quia me fallere non potest.

2. Non tibi sit curæ de magni nominis umbra, non de multorum familiaritate, nec de privata hominum dilectione; ista enim generant distractiones et magnas in corde obscuritates. Libenter loquerer tibi verbum meum et abscondita revelarem, si adventum meum diligenter observares et ostium cordis mei aperires. Esto providus, et vigila in orationibus, et humilia te in omnibus.

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