Agis partout en maître, et dispose de moi Sans considérer que toi-même. Tiens-moi dans ta main fortement; Tel qu'un eslave prêt à tout, Pour toi, non pour moi, je veux vivre; C'est là mon seul désir: puissé-je jusqu'au bout, O mon Dieu! dignement le suivre! ORAISON POUR FAIRE LE BON PLAISIR DE DIEU. 3. Doux arbitre de mon sort, Fais, Seigneur, que mon désir Que ce que ton bon plaisir Aura le plus agréable, Que ce qu'il voudra choisir. « me per circuitum. En servus tuus ego, paratus ad omnia: quoniam <«< non desidero mihi vivere, sed tibi; utinam digne et perfecte ! 3. AN. FID. Concede mihi, benignissime JESU, gratiam tuam, ut mecum sit et mecum laboret ( Sap. ix, 10.), mecumque usque in finem perseveret. Da mihi hoc semper desiderare, et velle quod tibi magis acceptum est et carius placet. Tua voluntas mea sit; et mea voluntas tuam Que ton vouloir soit le mien; Que le mien toujours le suive, Fais-le toujours prévaloir 4. Fais-moi de sorte mourir Sur la terre ni sur l'onde Que ma gloire à l'abandon Fais que de tous mes souhaits En toi seul je me repose; Fais qu'attendant les effets semper sequatur et optime ei concordet! Sit mihi unum velle et nolle tecum, nec aliud posse velle aut nolle nisi quod tu vis et nolis. 4. Da mihi omnibus mori quæ in mundo sunt, et propter te amare contemni et nesciri in hoc seculo. Da mihi super omnia desiderata in te requiescere, et cor meum in te pacificare. Tu vera pax cordis, tu sola 1. J'ÉPUISE mon désir, j'épuise ma pensée A chercher des contentements Qui par de vrais soulagements Adoucissent les maux dont mon âme est pressée; requies; extra te dura sunt omnia et inquieta. In hac pace in idipsum, hoc est, in te, uno summo æterno bono, dormiam et requiescam. (Ps. iv, 9.) Amen! CAP. XVI. 1. AN. FID. Quidquid desiderare possum vel cogitare ad solatium meum, non hic exspecto, sed in posterum. Quod si omnia Ce n'est point en ces lieux que je les dois attendre ; Cet heureux avenir où chacun peut prétendre, Quand par un heureux choix d'événements propices Quand il n'auroit soin nuit et jour Que d'inventer pour moi de nouvelles délices; De combien de moments en seroit la durée ? Sa faveur la plus ferme et la mieux assurée, N'espère point de joie, ô mon cœur! que frivole, Qu'en ce grand Dieu de qui le bras Soutient l'humble et le pauvre, et partout le console; Attends le doux effet des promesses divines; Des biens encor plus grands que tu ne t'imagines, solatia mundi solus haberem, et omnibus deliciis frui possem, certum est quod diu durare non possent. Unde non poteris, anima mea, plene consolari, nec perfecte recreari nisi in Deo, consolatore pauperum ac susceptore humilium. Exspecta modicum, anima mea; exspecta divinum promissum, et habebis abundantiam omnium bonorum in cœlo. Si nimis inordinate ista appetis præsentia, perdes æterna et cœlestia. Ce lâche abaissement aux douceurs temporelles, Sert d'un grand obstacle à monter Dans ce palais de gloire où sont les éternelles : Et regarde en passant celles-là pour l'usage; Ce Dieu qui du néant te fit à son image Eut un plus digne objet que de t'en voir jouir. 2. De quoi te serviroient tous les trésors du monde, Tous ceux que la terre et la mer Dans leur sein peuvent enfermer, Si ce n'est point sur eux qu'un vrai bonheur se fonde? Qui n'excite au dedans que de l'inquiétude; Et si tu veux trouver quelque béatitude, Mais garde-toi surtout de la présumer telle Dont les désirs brutaux et vains Au gré de leur caprice en forment un modèle: Sint temporalia in usu, æterna in desiderio. Non potes aliquo bono temporali satiari, quia ad hæc fruenda non es creata. 2. Etiamsi omnia creata bona haberes, non posses esse felix et beata, sed in Deo, qui cuncta creavit, tota beatitudo tua et felicitas consistit: non qualis videtur et laudatur a stultis mundi amatoribus; sed qualem exspectant boni CHRISTI fideles, et prægustant interdum spirituales ac |