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Bossuet. Discours sur l'histoire universelle, édition annotée

M. Olleris, in-16, cart. . . . . .

par

2 50

De la connaissance de Dieu et de soi-même, édition pu

bliée par M. de Lens, petit in-16 cart.

160

OEuvres choisies, 5 vol. in-16, br.
Sermons choisis, édition annotée par M. Rébelliau, petit

625

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5 »

in-16, cart.

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DE BOSSUET ́

ÉVÊQUE DE MEAUX

EDITION CLASSIQUE

ACCOMPAGNÉE D'UN APERÇU SUR L'ORAISON FUNÈBRE EN FRANCE

DE NOTICES BIOGRAPHIQUES ET DE NOTES

PAR C. AUBERT
Ancien inspecteur de l'Académie de Paris

PARIS

LIBRAIRIE HACHETTE ET C

79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79

1886

9881

848 B95

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NOTICE

SUB

L'ORAISON FUNEBRE

EN FRANCE.

L'Oraison funèbre n'est pas une création de l'Eglise chretienne. Sans remonter aux traditions mystérieuses de l'Égypte, et à ces jugements solennels dont parle Hérodote, les républiques d'Athènes et de Rome avaient dès longtemps consacré cet usage. A Athènes, l'Oraison funèbre était une institution nationale chaque fois que la guerre avait appelé les Athéniens sur le champ de bataille, un orateur, choisi par le peuple, prononçait publiquement l'éloge des guerriers morts pour la patrie. Pendant trois jours leurs restes vénérés demeuraient exposés aux regards de tous; le quatrième jour, on les déposait dans des cercueils de cyprès; des chars, portant chacun le nom d'une tribu, les conduisaient au lieu de la sépulture; et, pour qu'aucun dévouement ne fût oublié dans ces lugubres honneurs, le dernier char, laissé vide, marquait la place de ceux dont on n'avait pu recueillir la dépouille. L'éloge funèbre était prononcé en face de la tombe, au milieu des regrets et des larmes de tout un peuple. Les noms de Périclès et de Démosthène se rattachent à ces glorieux souvenirs.

A Rome, l'Oraison funèbre resta le privilége de la noblesse; les Patriciens s'étaient réservé cet honneur comme celui du linceul de pourpre. On l'accorda d'abord à titre de récompense nationale, et le peuple fut convoqué sur la place pubfique pour entendre l'éloge de Brutus; mais la vanité des familles puissantes corrompit bientôt cette institution, que le sénat ne sut pas défendre contre l'orgueil de ses membres, et

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les éloges, prodigués sans mesure, tombèrent dans un mépris mérité. S'il faut en croire Cicéron, l'impudence des panégyristes ne s'arrêtait pas même devant les plus grossiers mensonges; et leurs discours, que chaque famille produisait plus tard comme des titres de noblesse, durent plus d'une fois embarrasser l'historien: His laudationibus historia rerum nostrarum est facta mendacior: multa enim scripta sunt eis, quæ facta non sunt, falsi triumphi, plures consulatus, genera etiam falsa, et a plebe transitiones, quum homines humiliores in alienum ejusdem nominis genus infunderentur.

L'éloge de César prononcé par Antoine, en face de sa dépouille sanglante, avait marqué pour Rome le dernier jour de la liberté; Auguste, vainqueur à Actium, interdit la tribune aux citoyens, réservant à lui seul le droit d'y monter. L'0raison funèbre devint dès lors le privilége exclusif de la famille impériale. Auguste avait prononce les éloges de Marcellus, son neveu, et de Drusus, le fils de sa femme; Tibère lui rendit le même honneur. On voit dès lors se perpétuer cet usage: Caligula, Claude, suivent l'exemple de leurs devanciers; Néron enfant récite le discours que Sénèque a composé pour lui en l'honneur de son père adoptif, et quelques années après il convoque les Romains pour entendre l'éloge de Poppée; enfin, Domitien ose prononcer l'oraison funèbre de Titus et parler de sa douleur sur la tombe du frère qu'il a fait périr Quelques noms illustres apparaissent de loin en loin et reposent nos regards; on aime à savoir que les vertus d'Antonin furent célébrées par Marc Aurèle, et Septime Sévère n'était pas indigne de louer l'austère vertu de Pertinax. Mais, le plus souvent, le héros comme le panégyriste est méprisable ou odieux; enfin, à partir de Caracalla, on renonce à cette comé die ridicule, soit que l'ignorance de ces soldats parvenus redoute le grand jour de la tribune, soit que par un reste de pudeur le meurtrier recule devant l'éloge de sa victime.

Cependant le christianisme poursuivait son œuvre au milieu des persécutions; l'Asie Mineure, l'Afrique, une grande partie de l'Europe, connaissaient déjà la foi nouvelle; et Tertullien pouvait dire au paganisme vaincu qu'il n'avait plus d'asile que dans ses temples. Il est permis de croire qu'au milieu de cette 'utteterrible l'Église chercha souvent l'oubli de ses souffrances

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