FABLE XVIII. Le Bassa et le Marchand. UN marchand grec en certaine contrée Non en marchand: tant c'est chère denrée Même on lui dit qu'il joûra, s'il est sage, Et sans tarder; sinon ces gens unis Le préviendront, bien certains qu'à la ronde FABLES. II. 6 Les trafiquants qui sont en l'autre monde. Comme Alexandre; et, plein de confiance, Et de raisons qui pourroient t'ennuyer, Il étoit un berger, son chien, et son troupeau. Étoit un pain entier. Il falloit bien et beau Qui, lui dépensant moins, veilleroient aux troupeau Il mangeoit plus que trois; mais on ne disoit pas Qu'il avoit aussi triple gueule Quand les loups livroient des combats. Le berger s'en défait ; il prend trois chiens de taille A lui dépenser moins, mais à fuir la bataille. Le troupeau s'en sentit; et tu te sentiras Du choix de semblable canaille. Si tu fais bien, tu reviendras à moi. Ceci montre aux provinces Que, tout compté, mieux vaut en bonne foi Étoit tenu de l'honorer. C'étoit tout homme sot: car pourquoi révérer La raison m'en semble petite. Mon ami, disoit-il souvent Au savant, Vous vous croyez considérable : Mais, dites-moi, tenez-vous table? Que sert à vos pareils de lire incessamment ? De gens qui ne dépensent rien! Je ne sais d'homme nécessaire Que celui dont le luxe épand beaucoup de bien. Et celle qui la porte, et vous, qui dédiez La guerre le vengea bien mieux qu'une satire. habitoient: L'ignorant resta sans asile ; Il reçut par-tout des mépris: L'autre reçut par-tout quelque faveur nouvelle. Cela décida leur querelle. Laissez dire les sots: le savoir a son prix. FABLE XX. Jupiter et les Tonnerres. JUPITER, voyant nos fautes, Habités par cette race Qui m'importune et me lasse. La plus cruelle des trois. A modérer son transport. |