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riortté sur les autres. J'entends par VANITÉ, l'envie d'occuper les hommes de soi et de ses talents, et la préférence de cette opinion étrangère à la réalité même du mérite. (Lamotte.)

La PRÉSOMPTION a tant de hauteur et si peu de base qu'elle est très-facile à ren-· verser. (Mme de Staël.)

Ouvrable, ouvrier.

On dit un jour ouvrier et un jour ouvrable pour distinguer un jour où il est permis de travailler, un jour qui n'est pas férié : dans cette locution, ouvrable est plus usité même qu'ouvrier; si l'on a employé ce dernier dans les vers suivants, c'est que la rime en faisait une loi :

Tout parle dans la fable;

Elle nous a transmis le débat mémorable
Que l'olivier jadis eut avec le laurier;
Celui du jour de fête et du jour ouvrier.

(F. de Neufchâteau.)

Mais dans tous les autres cas on dit ouvrier et non ouvrable : la classe OUVRIÈRE; des cités OUVRIÈRES.

Parler mal, mal parler.

Parler mal, c'est s'exprimer d'une façon incorrecte, vicieuse, et employer des termes ou des constructions hors d'usage; mal parler, c'est dire des choses blessantes, offensantes, tenir des propos déplacés; l'un a rapport à la forme du discours, et l'autre au fond. Voilà la distinction qu'on établit ordinairement entre ces deux constructions, distinction que la plupart des écrivains ont observée : Il ne faut ni MAL PARLER des absents, ni PARLER MAL devant les savants. (Beauzée.)

Parricide.

Parricide a la double signification du parricida des Latins, et se dit de celui qui tue son père et de celui qui tue sa mère; il désigne en outre l'acte, le crime lui-même (parricidium). Autrefois il avait une signification plus restreinte, et ne s'employait qu'en parlant du meurtre commis sur un père; on a même dit d'abord patricide et matricide:

Cest homme, s'il eust plus tost a appeler homme que beste sauvaye, est semblable à un PATRICIDE et MATRICIDE. (Cholières.)

Ensuite on a dit parricide, sans renoncer à matricide :

Nous confessons qu'en nostre ville, jadis y a eu un PARRICIDE, et en Argos un MATRICIDE; mais quant à nous, nous avons chassé et banny de noz païs ceux qui ont commis telles malheureusetez. (Amyot.)

Aujourd'hui on ne se sert plus que de parricide, qui a le double sens de patricide et de matricide.

Partager.

Ce verbe prend la préposition avec quand il signifie Entrer en partage:

Ah! qui peut avec lui partager votre amour?

(Racine.)

Il PARTAGE AVEC EUX les soins du gouvernement. (Fénelon.)

Dans le sens de Diviser, distribuer une chose par parties, il veut la préposition à ou la préposition entre:

Il PARTAGE son butin à SES PETITS. (Bossuet.)

Chaque année il partage entre les pauvres ce qui lui reste de son revenu. Le père PARTAGE également sa tendresse ENTRE tous ses enfants. (Académie.)

Participer.

Participer à signifie Avoir part à quelque chose :

Vous PARTICIPEZ à ma fortune, comme vous AVEZ Participé à ma disgrace.

Participe à ma gloire au lieu de la souiller;
Tâche à t'en revêtir, non à m'en dépouiller.

(Académie.)

(Corneille.)

C'est en quelque sorte PARTICIPER À UNE BONNE ACTION que de la louer de bon cœur. (La Rochefoucauld.)

Participer de, c'est Tenir de la nature de :

Le mulet PARTICipe du cheval et DE L'ANE. (Académie.)

Le pathétique PARTICIPE DU SUBLIME, autant que le sublime PARTIcipe du beau et DE L'AGRÉABLE. (Boileau.)

Plusieurs des défauts que l'on rencontre dans la Fontaine PARTICIPENT quelquefois DES QUALITÉS aimables qui les avaient fait naître. (Chamfort.)

Pensée, penser.

Ces deux noms présentent la même idée à l'esprit; mais le second, que relève le genre qu'il emprunte de sa dérivation, s'emploie presque exclusivement dans la poésie et dans le style soutenu :

Que j'ai toujours hai le penser du vulgaire. (La Fontaine.)

Le PENSER des âmes fortes leur donne un idiome particulier, et l‹s âmes com munes n'ont pas même la grammaire de la langue, (J.-J. Rousseau.)

Que les pensers de ces hommes sont courts! (Lamartine.)

M. de Lamartine a fait penser du féminin :

Mes pensers dans mon front roulaient comme un torrent;
Et mes esprits flottant sur toutes, sur aucune,

En vain, comme l'éclair, en voulaient saisir une;
Chacune, tour à tour, fuyait et m'entraînait.

Il est en cela d'autant plus blàmable, que, de principe incontesté, tout infinitif employé substantivement est masculin en français.

Pensée, qui est le terme de la langue vulgaire et du langage didactique et philosophique, est aussi le mot le plus souvent employé en poésie :

Il nous est impossible d'apercevoir notre âme autrement que par la pensée. (Buffon.)

Il fallait qu'il s'écoulât des siècles pour soupçonner que la PENSÉE peut être assujettie à des lois. (Condillac.)

Il est de mon devoir de répondre à la confiance dont vous m'honorez, en vous disant librement ma PENSÉE. (Voltaire.)

Puissé-je demeurer sans voix,

Si dans mes chants, ta douleur retracée,
Jusqu'au dernier soupir n'occupe ma pensée.

Périphrase, circonlocution.

(Racine.)

En termes de grammaire, on appelle périphrase un certain tour de phrase qu'on emploie quand on ne veut pas se servir du terme propre, soit pour le déguiser, lui donner plus de force ou l'adoucir :

Il faut que j'entretienne

Cet homme qui devint, aux yeux de nos soldats,
De Judas Machabée Ischariot Judas!

Fou! Pour dire Cromwell, drôle est la périphrase.

(V. Hugo.)

On nomme circonlocution une expression développée substituée au terme propre; ainsi quand on dit : le Père du peuple, pour Louis XII; le Cygne de Cambrai, pour Fénelon, on use d'une circonlocution.

Le grand usage des circonlocutions, dit Marmontel, est dans les choses de délicatesse, de finesse et de décence.

Persévérer, persister.

Persévérer, c'est ne vouloir pas changer en continuant; persister, c'est se tenir avec opiniàtreté dans ce qu'on a une fois voulu. Persévérer implique du jugement, de la réflexion; persister implique de la constance, de l'attachement. On persévère dans ses principes, on persiste dans ses opinions. Persévérer se prend généralement en

bonne part; les philosophes dignes de ce nom sont ceux qui persévèrent dans la recherche de la vérité; persister peut se prendre en très-mauvaise comme en très-bonne part, suivant l'objet. Les esprits grossiers persistent dans les préjugés les plus absurdes; la crainte des supplices n'empêchait pas les premiers chrétiens de persister dans l'affirmation de leur foi.

Pieds (Aux), pied (au).

Aux pieds de se dit au propre et en parlant des personnes :

Oui, voici les gradins où ce vil parlement

Aux pieds d'un Olivier va traîner son serment. (V. Hugo.)

Au pied de se dit au figuré et en parlant des choses:

Après l'éloge de Clémence Isaure, éloge inépuisable, prononcé tous les ans av PIED de sa statue, vient la distribution des prix. (Marmontel.)

On célébrait alors, au pied des saints autels,

Cette nuit chaste et fortunée

Qui vit naître l'enfant, délices d'Israël.

(A. Soumet.)

. . . . Aucun bruit!

Mon œil au pied des murs plonge en vain dans la nuit.

(C. Delavigne.)

Dans ce cas, il signifie proprement A la partie la plus basse ; c'était donc au pied qu'il fallait écrire dans les vers suivants :

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Se plaindre que, ou de ce que, avec l'indicatif, s'emploie quand la plainte est fondée, et qu'on veut donner à sa pensée un sens positif:

Il SE PLAINT DE CE QU'on le calomnie. (Académie.)

Combien de fois ne s'EST-ON pas PLAINT QUE les affaires n'AVAIENT ni règle ni fin? (Bossuet.)

Les gens de mer se plaignent que j'ai favorisé les gens de la campagne. (Marmontel.)

Se plaindre que, suivi du subjonctif, exprime une sorte de doute sur l'objet de la plainte qu'on articule :

Il SE PLAINT Qu'on l'AIT CALOMNIÉ. (Académie.)

Vous-même, Monsieur, vous pouvez VOUS PLAINDRE Qu'on ne vous AIT pas RENDU justice. (Boileau.)

On trouve beaucoup de constructions dans lesquelles les écrivains n'ont pas tenu compte de cette distinction de sens.

Plaire.

Ce qui plait signifie Ce qui est agréable, ce qui est conforme aux goûts, aux penchants :

L'étude des historiens, voilà ce qUI ME PLAÎT par-dessus tout.

Ce qu'il plait signifie Ce qu'on veut, ce qui est conforme aux désirs :

Il n'en sera que CE QU'IL VOUS PLAIRA. (Académie.)

Cette dernière expression a toujours pour complément, soit un infinitif exprimé, soit une proposition sous-entendue.

Plier, ployer.

Plier s'emploie le plus souvent en parlant des objets qui n'opposent aucune résistance :

PLIER un mouchoir, une serviette, du linge.

Il s'emploie aussi figurément :

Elle le PLIA avec douceur sous le joug de l'autorité maternelle. (Fléchier.) Faites seulement que les hommes n'empiètent pas sur ceux qui cèdent par modestie, et ne brisent pas ceux qui PLIENT. (La Bruyère.)

Son esprit orgueilleux qui n'a jamais plié
Conserve encor pour nous la même inimitié.

Ployer se dit des corps peu flexibles :

PLOYER une canne, une branche d'arbre. (Académie.)

(Voltaire.)

Que tout PLOIE et que tout soit souple quand Dieu commande. (Bossuet.)

Au figuré, la même distinction n'est pas observée; mais ployer

est d'un usage plus fréquent dans le style noble :

Sous les riches lambris qui ne sont point à nous,
Devant ses habitants nous ployons les genoux.

Plume, penne.

(J.-B. Rousseau.)

Plume est le mot de la langue vulgaire, penne un terme du langage scientifique. Selon l'Académie, ce dernier mot ne se dit qu'en termes de fauconnerie, des grosses plumes des oiseaux de proie. L'emploi de ce mot est beaucoup plus étendu, et les naturalistes

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