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Il est encore usité en termes de blason, et se dit des membres inférieurs des animaux lorsqu'ils sont d'un autre émail que le reste de l'animal :

Les jambes et les cuisses des aigles sont MEMBRÉES.

Métabole.

Ce mot, sous lequel les rhéteurs anciens ont entendu des choses bien différentes, se définit généralement, Une figure de pensée qui consiste dans une accumulation d'expressions synonymes, formant une gradation de termes variés qui s'ajoutent les uns aux autres pour peindre richement le même objet. Ovide et Cicéron chez les anciens, et Massillon chez les modernes, ont fait un grand usage de cette figure:

LA MORT FINIT TOUTE LA GLOIRE de l'homme qui a oublié Dieu pendant sa vie; ELLE LUI RAVIT tout; elle le dÉPOUILLE de tout; ELLE LE LAISSE SEUL, SANS FORCE, SANS APPUI, SANS Ressources, entre les mains d'un Dieu terrible. (Massillon.)

Métaphore.

On donne ce nom à une figure de rhétorique par laquelle une chose vraie est exagérée ou portée au delà de la vérité réelle :

De la comparaison c'est l'abrégé rapide;
Elle plaît à l'esprit, en lui faisant saisir

Les rapports lumineux qu'elle est prompte à choisir.

(François de Neufchâteau.)

La définition renfermée dans le premier de ces trois vers est la plus anciennement trouvée et la meilleure qu'on puisse donner de la métaphore. Cette figure n'est, en effet, qu'une comparaison abrégée. Au lieu de dire d'un homme courageux qu'il ressemble à un lion, si l'on dit plus vivement : C'est un lion, on fait une métaphore.

Comme il n'y a pas de comparaison possible entre deux objets sans qu'il y ait ressemblance ou similitude à un degré quelconque, il faut en conclure que la métaphore a pour condition un rapport de ressemblance.

Les métaphores sont vicieuses lorsqu'elles sont tirées de sujets bas, prises de trop loin et forcées, enfin quand elles se suivent sans être en rapport avec le même objet; les défauts que nous signalons ici se trouvent dans les exemples qui suivent :

Malgré des feux si beaux qui rompent ma colère.

Prends ta foudre, Louis, et va comme un lion.

(Corneille.)

(Malherbe.)

L'hiver, qui si longtemps a fait blanchir nos plaines,
N'enchaîne plus le cours des paisibles ruisseaux;
Et les jeunes zéphyrs de leurs chaudes haleines
Ont fondu l'écorce des eaux.

(J.-B. Rousseau.)

Métonymie.

C'est un trope par lequel un mot quitte sa signification naturelle et vulgaire pour en prendre accidentellement une autre qui a quelque rapport avec la première. Il serait impossible de limiter, tant ils sont nombreux, les rapports qui peuvent servir de fondement à la métonymie. Les principaux sont : la cause pour l'effet, l'effet pour la cause, le contenant pour le contenu, le nom du lieu où une chose se fait pour la chose même, le signe pour la chose signifiée, le nom abstrait pour le concret, les parties du corps considérées comme siége des sentiments pour les sentiments eux-mêmes; le nom du maître de la maison pour la maison qu'il possède ou qu'il occupe, etc.:

Thémis a son mortier; Bellone, son drapeau;

Décoré de la mitre, on aspire au chapeau. (F. de Neufchâteau.}
(Chateaubriand.)

NOS OUTRES remplies d'eau s'écoulent.

Des faisceaux avec lui je partageai l'honneur.

Sans doute en mon avril, ne sachant rien au fond,

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{M.-J. Chénier.)

Ce mot, employé dans l'acception d'Epouse, était autrefois et peut être encore aujourd'hui employé en poésie et dans le style noble :

Les cieux l'ont enrichi de deux aimables filles,
Dignes d'entrer au sein des plus hautes familles ;
Gagne si bien sa grâce et leur pure amitié,
Que l'une ou l'autre enfin devienne ta moitié.
Apportez-vous ici la haine ou l'amitié,
Comme mon ennemie ou comme ma moitié?
Eternel entretien de haine et de pitié,
Restes du grand Pompée, écoutez sa moitié.

(Saint-Amant.)

(Corneille.)

(Le même.)

Là, l'époux accablé sous le fardeau des ans,
Presse encor sa moitié dans ses bras languissants.

(Saint-Lambert.)

Mais il est exclu de la conversation; et, dans le style comique, il

est le plus souvent pris ironiquement :

Certes, monsieur Tartufe, à bien prendre la chose,
N'est pas un homme, non, à se moucher du pied,
Et ce n'est pas peu d'heur que d'être sa moitié.

(Molière.)

Moment, instant.

Ces deux mots expriment une très-petite durée; mais moment a une signification plus étendue qu'instant; le premier marque un temps très-court, le second le point le plus rapide de la durée; il y a entre eux la même différence qu'entre la circonstance et l'occasion: Il se passe des choses bien horribles dans ce monde; mais on en parle UN MOMOMENT, et puis on va souper. (Voltaire.)

Chaque instant de la vie est un pas vers la mort.

Mousseux, moussu.

Mousseux se dit des liqueurs qui font beaucoup de mousse. Moussu se dit de tous les corps que l'humidité couvre de mousse : Un mur en ruines, couvert de ronces, de lierre, et construit de gros blocs de pierre MOUSSUE. (E. Sue.)

Marchale dit avoir vu, dans les montagnes, une infinité de sapins si Moussus et si blancs, qu'il semblait que la mousse y fût crue au lieu de branches. (Trévoux.) Quelques écrivains ont abusivement employé mousseux dans le sens de moussu:

Une grotte mousseuse, un coteau verdoyant.
Parmi des rocs mousseux, une claire fontaine
Bondit, s'échappe, tombe.

Un gros rosier mousseux dont la tête élégante
Embaumait l'air du parfum de ses fleurs.

Neuf (A, de).

(Roucher.)

(Michaud.)

(Viennet.)

Il ne faut pas confondre dans leur emploi les deux locutions adverbiales à neuf et de neuf; elles résultent l'une et l'autre d'une ellipse qui en fait parfaitement comprendre la valeur et le sens : à neuf signifie remis, refait A NEUF, et de neuf équivaut à fait, établi pour la première fois avec du neuf. 'Il suit de là que à neuf se dit des choses qu'on raccommode, qu'on répare, et de neuf des choses nouvelles qu'on établit, qu'on fait en entier avec une matière qui n'a pas encore eu d'emploi; ainsi l'on dira: Remettre des habits a NEUF quand on les réparera, et Habiller ses gens DE NEUF si on leur fait faire des habits neufs.

Nominatif.

Dans les langues qui ont des déclinaisons, on désigne par nominatif celui des cas du singulier et du pluriel des substantifs, des pro

noms et des adjectifs, qui représente le sujet du verbe; ainsi les sujets simples ou composés des propositions qui suivent équivalent à des nominatifs :

L'Ingénieuse antiquité aurait cru que VÉNUS avait noué sa ceinture autour de ces nouvelles Cythères pour les défendre des orages. (Chateaubriand.) Non-seulement on obéit à un sage roi, mais on aime à lui obéir. (Fénelon.) Rome veut un maître et non une maîtresse. (Racine.)

...

Quand NOTRE MÉRITE baisse, NOTRE GOÛT baisse aussi. (La Rochefoucauld.}
Les vergers, les parcs, les jardins,
De mon savoir et de mes mains
Tiennent leurs grâces nompareilles.

Objet.

(La Fontaine.)

« Les poëtes ont souventes fois qualifié les femmes d'objets de » leur flamme, d'objets de leurs vœux, etc.

» Puis, à la fin du siècle passé, le langage venant à perdre de » sa précision, les dames ont été appelées tout crûment des objets, » terme baroque que l'Académie n'a jamais consacré dans cette » acception.

>> Il est devenu trivial. Un courtaud de boutique intitule sa bonne » amie mon objet.

» Dans l'Ecole des vieillards, de C. Delavigne, on y voit un cer>> tain duc, dont on fait valoir les belles manières, dire à un mari :

>> Oui, madame Danville est un objet charmant. »

Cette remarque est de M. Francis Wey. Croit-il donc que tous ceux qui ont lu Corneille et Racine n'ont pas gardé le souvenir de l'heureux emploi que ces deux grands poëtes ont fait du mot objet en parlant des femmes?

Adieu, trop vertueux objet et trop charmant.

Il nous fallut chercher
Quelque nouvel objet qui l'en pût détacher.
Volage adorateur de mille objets divers.

(Corneille.)

(Racine.) (Le même.)

La remarque de M. Wey n'a pu avoir d'autre objet que d'ajouter une nouvelle critique à toutes celles qu'il a si légèrement adressées, dans son ouvrage, à Casimir Delavigne. Mais il était alors de bon goût d'attaquer sans relâche un noble poëte étranger à toute coterie, et qui dédaignait de répondre aux critiques qui ont été pendant quinze années systématiquement dirigées contre lui. Il l'a fait une fois cependant, et de manière à s'épargner la peine d'y revenir :

Quand à vous, sur ma vie accumulez l'injure,
Critiquez, censurez, déchirez : je vous jure

Que, fidèle à ma route, on ne me verra pas,
Pour vous répondre un mot, me détourner d'un pas.
Il faut bien, en courant, soulever la poussière:
Faites votre métier, je poursuis ma carrière.

Observer, faire observer.

(La Popularité.)

Observer signifie considérer, fixer son attention sur un objet :

OBSERVEZ bien toutes ces choses. J'ai observé qu'on n'adressait la parole qu'à vous. (Académie.)

Dans le sens de faire remarquer quelque chose à quelqu'un, ce n'est pas observer, mais faire observer qu'on doit employer :

Je me borne à FAire observer à un enfant ce qu'il fait continuellement.
(Condillac.)

La juste défiance de moi-même m'oblige à vous FAIRE OBSERVER qu'en peignant les misères humaines, mon but était excusable et même louable, à ce que je crois. (J.-J. Rousseau.)

Ombre de (Sous).

Sous ombre de est une locution prépositive employée figurément pour sous prétexte, sous apparence :

Il a attrapé bien des gens sous OMBRE DE dévotion, DE piété. (Académie.)

On dit dans le même sens sous l'ombre de :

Sous l'ombre de la dévotion, De la piété. (Académie.)

Sous ombre que, sous prétexte que, est une locution conjonctive peu en usage aujourd'hui:

Regardez s'il n'eût pas été bien mal à propos qu'en cette occasion, SOUS OMBRE QUE je suis à l'Académie, je me fusse piqué de parler bon français. (Voiture.) Vous faites bien l'entendu, sous OMBRE QUE vous parlez comme un petit Cicéron. (Mme de Sévigné.)

L'Académie l'emploie cependant sans indiquer que cette construction ait vieilli :

Il lui a fait un mauvais tour souS OMBRE QU'il prend intérêt à lui. (Académie.)

Orgueil, vanité, présomption.

L'orgueil résulte de l'estime qu'on a de soi; la vanité, de l'estime vraie ou supposée qu'ont pour nous les autres; la présomption résulte de l'idée fausse ou exagérée qu'on a de son mérite, de son pouvoir ou de son influence :

J'entends par ORGUEIL, une haute opinion de son propre mérite et de sa supério

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