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le gérondif en DI; au datif, le gérondif en DO; à l'accusatif, le gérondif en DUM.

Ce terme se dit abusivement, en français, du participe présent modifié par la préposition en exprimée ou sous-entendue :

EN ALLANT. EN FAISANT. Il allait COURANT. (Académie.)

Cette construction répond au gérondif en do.

Gestes.

Gestes, employé seul, s'est dit des Actions militaires grandes, belles, éclatantes :

Maximien achevant tant de gestes guerriers

Semble au front de mon père en voler les lauriers.

(Rotrou.)

C'est un latinisme que l'Académie a cru devoir consigner dans son Dictionnaire, quoiqu'il soit à peu près inusité aujourd'hui en ce sens. Gesta était même, en latin, d'un emploi très-rare, et Cicéron, dit l'auteur des Synonymes latins, ne l'a employé qu'une fois.

Dans le langage familier, on dit les faits et gestes d'une personne pour ses actions et sa conduite; les deux mots ne forment alors qu'une seule expression substantive.

Gloire, honneur.

L'honneur est dans l'accomplissement volontaire du devoir; la gloire est dans l'accomplissement du devoir et dans quelque surcroît éclatant de mérite ou de sacrifice. Il est de l'honneur d'un militaire de défendre un poste qu'on lui a confié; sa gloire est de s'offrir pour monter le premier à l'assaut. L'honneur est dans l'individu même; la gloire vient du public à l'individu; on garde son honneur, on acquiert la gloire.

L'honneur parle, il suffit; ce sont là nos oracles.

(Racine.)

La modestie est le seul éclat qu'il soit permis d'ajouter à la GLOIRE. (Duclos.) On n'a jamais vu marcher ensemble la GLOIRE et le repos. (Chamfort.)

Glorieux, fier.

Un père et une mère sont glorieux de leur nombreuse famille; ils sont fiers des succès de leurs enfants. Pris dans un sens absolu, glorieux et fier ont entre eux des différences plus essentielles. Un homme glorieux est surtout vain; un homme fier est surtout dédaigneux. Le premier cherche à exagérer aux yeux du public les qua

lités qu'il a, et même à se donner les apparences de celles qu'il n'a pas; le second se concentre dans la haute opinion qu'il a de luimême, et se montre plein d'arrogance à l'égard des autres.

Ne soyez pas si GLORIEUX de ce que vous avez fait. (Académie.)
Je suis tout glorieux de ses jeunes attraits.

(C. Delavigne.) Il était GLORIEUX à un point qu'on en riait et qu'on en avait pitié.

(Saint-Simon.)

La nation des auteurs est un peu vaine et GLORIEUSE. (Lesage.)

Glose, commentaire.

Pris dans le sens d'exégèse, d'explication d'un texte, sens qui constitue leur synonymie, ces deux mots ont entre eux les différences suivantes : la glose est une explication littérale, et qui ne cherche le sens que dans les termes mêmes du texte; le commentaire est une interprétation libre, dans laquelle on s'aide de notes ou de souvenirs historiques, géographiques, etc. L'objet de la glose n'est que de rendre claire la pensée exprimée; celui du commentaire est souvent de modifier la pensée exprimée par des conjectures sur la pensée sous-entendue.

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Le goulu saisit avidement les morceaux, mâche à peine et avale; le glouton saisit, dévore, avale, ou plutôt engloutit. Goulu n'exprime que l'idée de manger avidement, vilainement ce qu'on trouve ou ce qui est présenté; glouton marque de plus une fureur à se jeter sur une proie et un acharnement à la dévorer. Le goulu peut n'être pas glouton; le glouton est nécessairement goulu.

Gradation.

On donne ce nom à une figure de style qui consiste à arranger les mots ou les propositions de manière qu'il y ait progression dans les idées. La gradation va, du moins au plus ou du plus au moins, selon le caractère de la pensée qu'on veut exprimer :

Que tu sais bien, Racine, à l'aide d'un acteur,
Emouvoir, étonner, ravir un spectateur!

(Boileau.)

Il FAUT SUER, vieillir, fléchir, dépendre, pour avoir un peu de fortune, ou la devoir à l'agonie de nos proches. (La Bruyère.)

Marchez, courez, volez, vous volez au carnage;
C'est le chemin de Marathon.

(C. Delavigne.)

Vous voulez qu'un roi meure, et pour son châtiment

Vous ne donnez qu'un jour, qu'une heure, qu'un moment.

(Racine.)

Une gradation est vicieuse quand les différents termes dont elle se compose ne sont pas groupés logiquement, comme dans ces

vers:

Je devins parricide, assassin, sacrilége. (Racine.)

La victoire entre nous fut longtemps suspendue;
Mais enfin dans nos rangs il s'ouvrit une issue,

Y porta le désordre, et la mort et l'effroi. (Viennet.)

Grand, grande.

1. Il a, selon la place qu'il occupe, une signification différente: un HOMME GRAND est un homme d'une taille élevée, un GRAND HOMME est un homme éminent par son mérite; on a L'AIR GRAND quand on a dans sa physionomie un caractère de noblesse qui révèle une âme douée de grandes qualités; on se donne DE GRANDS AIRS quand on affecte les manières d'un grand personnage:

Un grand homme, crois-moi (si l'homme est jamais grand),
Plus il est éclairé, plus il voit son néant.

(Racine.)

On cheminait, lorsque tout à coup sortit de derrière un arbre, au bord de la route, un GRAND HOMME, la tête et les pieds nus, vêtu d'une misérable souquenillle. (Barante.)

C'est un homme grand ou d'une grande taille qu'il fallait écrire. Anciennement, les poëtes supprimaient l'e final chaque fois que la mesure l'exigeait :

Les oyselets par grand' joye et déduict,
De leurs gosiers respondent à tel bruict.
Sa grand' bonté me feict aller grand'erre.

(Marot.)
(Le même.)

Toutefois la signification que nous indiquons ici comme celle de homme grand et grand homme change, si le premier est suivi d'un complément modificatif et si le second est accompagné d'un adjectif exprimant une qualité physique: un homme grand DANS SES MANIÈRES, un grand homme SEC. Dans le premier exemple, ce n'est plus la taille qu'on a en vue, et ce n'est pas l'éminence du mérite qu'on désigne dans le second.

II. Grande perd son e final avant un certain nombre de substantifs féminins commençant par une consonne; on marque la suppression au moyen de l'apostrophe. Les mots devant lesquels l'e final de grande se retranche le plus ordinairement, sont : chose, chambre, croix, chère, erre, mère, messe, peine, pitié, rue, salle, tante:

Ce n'était pas GRAND'CHOSE. (Fontenelle.)

Chacun de nous se flatte

De faire ici grand'chère et chère délicate.

Le Dieu qui s'enfuit à grand'erre.

(Destouches.)

(La Fontaine.)

Henri de Castille, frère de votre GRAND'MÈRE Isabelle. (Fontenelle.)

Minuit à grand'peine sonnant. (La Fontaine.)

Où nous reverrons-nous? Eh mais! dans la grand' salle
De Westminster. Demain, avant l'heure fatale.

C'est grand'pitié de voir cette âme désolée.

Grisette.

(V. Hugo.)

(Ponsard.)

Grisette, substantif féminin. Etoffe grise de peu de valeur :

Son pourpoint était une casaque de GRISETTE, ceinte avec une courroie.

(Scarron.)

On a donné ce nom, par extension, à un vêtement que portent les femmes du commun:

Elle a une jolie GRISETTE. (Académie.)

Il se dit encore d'une jeune fille galante et de médiocre condition:

Il n'y avait que des GRISETTES à ce bal. (Académie.)

Gros, grosse.

Le sens de ce mot varie selon qu'il est placé avant ou après le substantif femme; ainsi une GROSSE femme est une femme qui a de l'embonpoint, et une femme GROSSE une femme qui est enceinte. Cependant il perd cette signification quand, placé après le mot femme, il est modifié par un des adverbes plus, moins, aussi, très, fort, bien, extrêmement, etc. UNE FEMME TRÈS-GROSSE n'a pas un autre sens qu'une TRÈS-GROSSE FEMME.

On dit familièrement gros de pour Plein, rempli de et accablé de :

Il a les yeux GROS DE larmes. Il a le cœur GROS DE l'injustice qu'on lui a faite. Le présent est GROS D'avenir. (Académie.)

Les poëtes s'en sont quelquefois heureusement servis dans cette acception:

(Racine.)

Le cœur gros de soupirs qu'il n'a point écoutés.
Quand ce colosse altier, apportant le trépas,
Etait gros de malheurs, d'armes et de soldats.

(Delille.)

Gros s'emploie adverbialement dans ces locutions: hasarder, risquer gros; gagner gros; perdre gros:

L'enseigne fait la chalandise.

J'ai vu dans le palais une robe mal mise
Gagner gros: les gens l'avaient prise
Pour maître tel, qui traînait après soi
Force écoutants. Demandez-moi pourquoi?

Guère, guères.

En prose, ce mot s'écrit toujours sans s :

(La Fontaine.)

Un cœur malade ne peut GUÈRE écouter la raison que par l'organe du sentiment.

(J.-J. Rousseau.)

En vers, il prend I's ou le supprime, selon les nécessités de la rime ou de la mesure :

Seigneur, tant de grandeurs ne nous touchent plus guère;
Je les lui promettais tant qu'a vécu son père. (Racine.)
Mais ces monstres, hélas! ne l'épouvantent guères,
La race des Laïus les a rendus vulgaires.

(Le même.)

Elle grimpa chez l'aigle et lui dit : Notre mort,
Au moins de nos enfants, car c'est tout un aux mères,
Ne tardera possible guères. (La Fontaine.)
Qui ne rend point de soins n'est guères amoureux.

Guider, conduire, mener.

(Voltaire.)

Guider, c'est montrer le chemin; conduire, c'est diriger en marchant en avant, à la tête; mener, c'est conduire par la main. On guide un voyageur, on conduit un bataillon, on mène un troupeau. Pour guider, il faut des lumières; pour conduire, il faut de l'autorité; pour mener, il ne faut que de la force. L'expérience guide les pilotes, ceux-ci conduisent les vaisseaux du côté où les vents les mènent :

Il doit étre doux de GUIDER un grand cœur où il doit aller, et de Guider les autres où ils n'iraient pas seuls. (Salvandy.)

J'ai besoin qu'un ami me conseille et me guide. (C. Delavigne.)

Ce guide CONDUIT bien, CONDUIT mal. (Académie.)

Je vous l'amène sans peine, et il m'a paru qu'il avait assez de plaisir à se laisser CONDUIRE. (Campistron.)

On MÈNE un coursier ombrageux à l'objet qui l'effraye, afin qu'il n'en soit plus effrayé. (J.-J. Rousseau.)

Il veut que ce soit moi qui vous mène au supplice.

(Racine.)

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