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propre à donner de l'éclat et de la solennité au culte divin. Nous voulons le croire, il y a chez eux plus d'irréflexion, d'ignorance relative, que de haine et d'impiété; toujours est-il vrai que la raison et la foi condamnent également leur opinion anti-chrétienne. Louis de Bassompierre continue en ces termes, inspiré par une haute sagesse et un zèle pur :

<< Comme j'ay toujours souhaité que Dieu fust adoré et servy, dans mon église cathédralle, avec toute la majesté et décence requise, et qu'aux jours des grandes festes l'autel et le choeur fussent ornés, afin d'exciter la dévotion et le respect du peuple par l'éclat extérieur des parements qui touchent les yeux et l'imagination des fidèles, je laisse à ma dite église cathédrale, et je luy lègue ma chapelle entière d'argent ciselé dont je faisais parer l'autel quand j'officiais pontificalement, ne réservant que la crosse.

« Je donne aussi le soleil vermeil doré, enrichy de perles, de diamants et d'amétistes, avec le sépulchre de vermeil doré, couvert et entouré de pierres fines, afin que le Très-Saint-Sacrement de l'autel y puisse être exposé avec plus de pompe, durant l'Octave de sa feste et aux autres jours et que le Jeudy-Saint il soit mis au reposoir, jusques au lendemain, d'une manière fort convenable au mystère et à la cérémonie que l'Église observe. « Je donne encore à ma dite église cathédralle

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mon ornement complet de damas blanc, bordé de toile d'or dont je me sers, et duquel on pare l'autel quand je fais l'office divin avec toutes les chappes et dalmatiques, plus mes tentures de tapisserie de haute lice, afin qu'elles servent à tendre le choeur aux quatre festes annueles et aultres de la première classe, désirant que celle où sont dépeints saint Jean-Baptiste et les douze apostres soit mise autour de l'autel....

« Je donne à la paroisse de Nostre-Dame-Dupuy de cette ville, que l'on appelle la paroisse de Saint-Maur, mon ornement de velours vert complet, avec le devant d'autel de même étoffe et couleur, qui sont chargées d'un galon d'or formant des croix. Je donne à la paroisse de Sainte-Colombe mon ornement de satin de burge blanc, brodé de croix et de chapelets de tapisserie, avec le devant d'autel qui est de même, et je donne à la paroisse de Saint-Vivien mon ornement de camelot violet aussi complet1. >>

Nous pensons bien que la monnaie nationale n'a pas seule enfoui, dans ses creusets brûlants ces saints et précieux dépôts de la piété du prélat.

Un siècle s'était écoulé depuis les ravages du Protestantisme 2. La Providence, constante à veiller

1 Extrait du testament de M. de Bassompierre, évêque de Saintes. Voir ce testament à la fin de l'ouvrage.

2 L'évènement providentiel de la découverte du tombeau de saint Eutrope, à Saintes, le 19 Mai 1843, nous prouve

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Eglise de S. Eutrope de Saintes.

sur la conservation du chef de l'apòtre de l'Église Santone, et sachant qu'un jour, de nouveaux orages gronderaient encore sur l'église de SaintEutrope comme sur l'Église de France, inspira à Armand Ducourroy, alors abbé du monastère, les sages précautions qui avaient été suggérées au fidèle abbé François Noël, au XVIe siècle. Un nouveau procès-verbal fut donc dressé sous l'épiscopat de Louis de Bassompierre. Les détails en sont curieux; il est de l'année 1652.

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Aujourd'huy, douziesme juillet mil six centz cinquante et deulx, à issue de cour, pardevant nous Arthur de Guip sieur Dupas, advocat en la cour et juge ordinaire dų prieuré, terre et seigneurrie de Sainct - Eutroppe, assisté de maistre Pierre Jehanneau, procureur fiscal de la dicte seigneurrie, et ayant avecq nous maistre Hélie Brisson, nostre huissier, ont comparus vénérables et discrettes personnes dom Armand Ducourroy, prestre relli

historiquement que le chef du saint Apôtre n'a pas seul été sauvé de la ruine sacrilège des Protestants, en 1568; le corps du saint Martyr et le chef de sainte Eustelle, également martyre, sont restés dans la crypte creusée dans l'église basse par saint Pallais, au VI° siècle, et qui fut renouvelée par saint Hugues, abbé de Cluni, et ses Religieux, au XI, jusqu'au jour à jamais mémorable du 19 Mai 1843; puisqu'il est évident que cette crypte antique a été entièrement inconnue des Calvinistes, 1568, et des révolutionnaires, en 1793. Nous nous réservons, dans le 3 volume de cette histoire, de donner un exposé fidèle et les preuves certaines du fait que nous mentionnons ici.

en

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