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une seule personne, à la fois active et passive, qui est JEHOVAH; nom sacré pour les Hébreux, Jéhovah; qui signifie l'étre, l'existence générale, l'unité universelle, comme on le verra mieux dans celui de mes livres intitulé Théologie rationnelle. Dès lors la société dont il allait être le législateur se présenta à son esprit comme devant former une personne unique, un seul et même peuple qui reçut le nom d'ISRAEL; c'est-à-dire, celui qui prime sur les forts; celui en qui réside la suprême puissance *.

Tel est le nœud qui existe entre sa politique et sa théologie tel est le magnifique principe de l'UNITÉ qui diffère en toute chose de cette autre unité, en vertu de laquelle des politiques modernes livreraient des masses d'hommes au caprice d'un seul. Il se confond dans la pratique avec le principe de l'utilité générale; son développement naturel produit toute la loi : enfin il

rête à l'idée dominante de leur système, à celle dont les principaux faits politiques sont l'expression.

* Philon fait dériver le mot Israël des racines raa, ël, voyant Dieu, c'est-à-dire, comme Maimonide et Bossuet l'ont déjà expliqué, voyant les choses selon la vérité elle-même. Mais l'origine donnée à ce nom par la Genèse, la lutte symbolique de Jacob, dans laquelle il triomphe non-seulement des hommes mais des puissances supérieures, ne permettent pas d'adopter cette interprétation. Il se compose plutôt des mots iachar et el, juste et fort, ou mieux, de la racine Sarah, il a obtenu la principauté, la souveraineté, et de ël, le dieu fort, et il signifie celui qui a obtenu la souveraineté de Dieu même. (Voy. les Lexiq. Hebr. sur ces mots)

est le but définitif de cette loi, en même temps que son point de départ; «< attendu, comme le disait Socrate, que le plus grand bien qui puisse arriver à un État, c'est l'unité parfaite. »

:

Ainsi, point d'équivoque pour Moïse, l'État, c'est Israël, c'est le peuple; bien different en cela de l'illustre monarque qui disait : l'État, c'est moi! Le peuple est la combinaison d'un certain nombre d'individus formant un ensemble parfait, un être vivant et heureux. Les règles nécessaires pour obtenir ce résultat ont de tout temps été gravées dans la nature des choses. Mais les unes s'établissent par le développement physique de l'homme, les autres sont dévoilées d'avance aux intelligences supérieures, qui, réagissant sur toute l'espèce, précipitent sa marche et l'accomplissement de ses destinées.

Et voyez aussitôt la force que ce principe porte en lui-même. Les Égyptiens, ayant fait plusieurs peuples distincts dans un seul État, tombèrent presque sans résistance. Les âges modernes constituèrent aussi dans une même société, trois sociétés distinctes, sacerdoce, noblesse, peuple. Qu'en est-il résulté? une lutte entre les deux premières, jusqu'à l'heure où la troisième, les absorbant l'une et l'autre, a ramené sans retour au principe de Moïse, à l'unité de personne publique. Aussi M. de Bonald a-t-il

la

rencontré la vérité, quand il a dit que les sectes qui veulent changer l'ordre des sociétés existantes et ramener à la religion naturelle repassaient par le judaïsme 5.

CHAPITRE PREMIER.

DU DÉCALOGUE, ou des principes.

&

Le mot décalogue signifie dix paroles. Ce sont les dix préceptes que Moïse proclama pour servir de base à ses lois; ils ont inspiré aux législateurs modernes la première idée de la déclaration des Droits de l'homme.

J'ai déjà dit que je ne faisais pas mon objet essentiel de la manière dont les principes et les institutions allaient se peindre dans l'esprit de Moïse. Leur nature est ce que je dois examiner, préférablement aux canaux par lesquels ils lui arrivèrent. Sans doute je pourrais d'avance établir que, dans le langage politique et moral, la parole du Jéhovah, loin de représenter une voix articulée semblable à celle de l'homme, correspond identiquement à la vérité, la raison, l'utilité ; cette voix qui, dans les premiers temps surtout,

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tait perçue que par des intelligences privilégiées! Sans doute, comme le dit David, « les cieux racontent,....... et on entend leur voix, quoiqu'il n'y ait en eux ni langage ni parole 6 » : sans doute enfin, comme Moïse lui-même l'atteste, à la face du ciel, le Dieu qu'il invoque est VÉRITÉ, ÉQUITÉ 7: mais toutes ces choses, si elles sont exactes, résulteront mieux des faits des lois et de toutes les déterminations comparées aux temps, aux lieux et aux personnes.

Les Hébreux furent à peine arrivés dans les vallées solitaires du Sinaï et d'Horeb, que le législateur jugea le moment favorable pour la proclamation des principes. Mais elle devait être accompagnée d'un appareil imposant, qui laissât des souvenirs durables. Que fit-il? il commença par soumettre ses inspirations aux anciens qui l'entouraient depuis son retour en Égypte et qui formaient le sénat provisoire, de l'organisation duquel je parlerai bientôt. Un accord unanime les accueillit. Alors il transmit aux Hébreux l'ordre de se purifier et de se tenir prêts pour le troisième jour; et il établit, à quelque distance de la montagne, une barrière qu'il fut défendu à qui que ce soit de dépasser

Le Sinaï, qui par sa réunion avec le mont Horeb forme une double cime, est la plus haute desmontagnes environnantes. Quelquefois, pen

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