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diverses, il discutait et proposait lui-même son avis. Enfin, dix-huit ans était l'époque ordinaire de son mariage 57. Toutes ces obligations n'excluaient pas les autres études; témoins Salomon et les Sages de son temps. Mais on devine que les nombreux détails des lois, des coutumes, des cérémonies, surtout quand elles eurent pris une fausse direction, et qu'on les eut encombrées de frivolités, durent avoir ce fâcheux résultat de détourner les yeux de l'observation immédiate de la nature, et de s'opposer à de grands progrès scientifiques. Le principe général pour l'instruction nationale était trèsbon; les applications en furent mesquines, et souvent très-mauvaises.

Indépendamment de ces études civiques, il était ordonné de rendre les jeunes gens propres à la plupart des exercices utiles. On a vu leurs jeux guerriers; et quelle que fût la fortune des pères, ils devaient une profession à leurs fils, car le travail est d'obligation pour tout Israël car l'homme qui ne fait pas apprendre un état quelconque à ses enfans, agit, disent les talmudistes, comme s'il les élevait au brigandage 58.

Les filles instruites sous les yeux maternels passaient dès l'âge nubile à l'état de femmes.

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épouses à des vieillards, ce serait les prostituer 59.

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Moïse recommande dans les mêmes termes le culte filial et celui que l'on doit à l'Éternel; il promet pour tous deux la même récompense : << Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient prolongés sur la terre.»-« Pour honorer son père et sa mère, disent les docteurs, il faut ne jamais prendre leur place; ne point contrarier leurs discours, ni les appuyer avec affectation; il faut les conduire dans leur àge avancé, et accomplir tout ce qui peut leur être utile ou leur plaire. Lorsque les parens manquent de bien, et que les enfans en ont acquis, ils leur en doivent une part convenable 6°. » » Enfin, après avoir consolé leur vieillesse, ils reçoivent leur bénédiction, ferment leurs paupières et les accompagnent au champ du repos pour les réunir aux ossemens de leurs aïeux.

Ah! combien sont touchans les derniers momens de Jacob et les exhortations du vieux Tobie! On apprend sa maladie à Joseph, qui accourt avec ses deux fils. Le vieillard se lève sur son séant, et ayant reporté son souvenir vers Rachel, l'objet de ses plus chères amours, il fait approcher les jeunes gens, les embrasse, et, posant les mains sur la tête de l'un et de l'autre, il les bénit. La famille entière assem

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blée reçoit aussi ses conseils et sa bénédiction. «< Enterrez-moi, je vous prie, leur dit-il, dans la caverne de Macpéla où reposent mes pères. Alors il retira doucement ses pieds dans le lit, et il expira. Joseph se jeta sur lui, et le couvrit de ses larmes; ensuite l'ayant fait embaumer, selon la coutume égyptienne, il le porta dans la caverne entourée d'arbres où son père avait souhaité d'être mis. « O mon fils! dit Tobie, prends soin de m'ensevelir, et garde-toi de dédaigner ta mère. Honore-la tous les jours de sa vie; ne lui cause aucune affliction; fais tout ce qui lui sera agréable, et n'oublie jamais les dangers auxquels tu l'as exposée quand elle te portait dans son sein. A sa mort, dépose-la auprès de moi. N'entre point dans le chemin de l'iniquité; sois charitable sans orgueil, et en proportion de tes biens; ne méprise point les enfans de ton peuple; ne fais jamais à un autre ce qui te révolterait pour toi-même ; recherche le conseil du Sage, et bénis l'Éternel 61

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Mais il est une dernière vertu à exercer, bien difficile, la résignation dans le malheur. Quoique la mort soit la conséquence rigoureuse du mouvement même de la vie, quoique son nom sorte sans cesse de nos lèvres, la vérité qu'il exprime ne s'offre que sous une forme confuse à notre esprit. Les anciens se familiarisaient

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davantage avec elle. Au milieu des festins l'Égypte ne manquait jamais, dit-on, de faire apparaître un cercueil. Pourquoi en serionsnous épouvantés? pourquoi les couleurs les plus sombres nous semblent-elles attachées à cette heure inévitable? Serait-ce le regret qui nous saisit d'avoir mal consumé des jours qu'un ordre naturel des choses aurait pu rendre délicieux? Il est des peuples qui célèbrent le départ de la vie comme une fête; de quel poids leur cœur ne s'est-il pas soulagé! Le soleil se lèvera-t-il moins beau le lendemain du jour où nous ne vivrons plus? la verdure des champs paraîtra-t-elle moins brillante? et la place que nous occupons restera-t-elle vide long-temps?... Mais se séparer d'un objet chéri; mais le voir expirer sous nos yeux par un coup imprévu; mais tendre vers lui des bras d'où il s'échappe pour jamais!.... Oh! que bienheureux est celui qui peut alors pleurer avec abondance!

Le fils que David avait eu de Bethsabée tomba dangereusement malade. La douleur de ce père est impossible à décrire; il ne mangea plus; il restait couché par terre toute la nuit, priant en sa faveur; au septième jour l'enfant mourut : ses serviteurs tremblaient de le lui apprendre. Soudain il change de vêtemens, il court au temple, et à son retour il accepte les alimens

qu'on lui présente. « J'ai pleuré, s'écria-t-il, j'ai prié tant que l'enfant pouvait m'être rendu : à quoi serviraient maintenant et les cris et le jeûne? C'est moi qui vais vers lui; il ne reviendra plus vers moi 62 ! »

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