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tins établis sur les bords de la Méditerranée, où ils possédaient cinq villes principales, savoir: Gaza, Ascalon, Azot, Gath et Acaron? descendaient-ils de ces peuples pasteurs dont parle Manéthon, qui, après avoir tenu long-temps l'Égypte sous leur obéissance, en furent chassés et se répandirent dans la Syrie? descendaient-ils des tribus venues directement du fond de l'Arabie, ou du Caucase? Du moins est-il certain que, bien avant le temps d'Abraham, Canaan et la Phénicie étaient en partie peuplés; que plu

sieurs de ces nations remontaient à des souches communes; et que diverses races d'hommes avaient passé dans ce pays, entre autres, la race des Anakims et des Rephaïms, remarquables par leur ardeur guerrière et leur taille démesurée. Dans la capitale des enfans d'Ammon, on conservait un lit de fer, long de neuf coudées (environ quinze pieds) sur quatre coudées de large; lequel avait dit-on appartenu à Hog, roi de Bazan, un des derniers rejetons de cette race gigantesque ".

Ce n'est donc qu'aux sept peuplades, à Madian et à Amalec que s'appliquent ces mots : << Vous ne traiterez aucune alliance avec elles ;

.

* l'Ecriture dit qu'ils venaieut de Chaphtor, qu'on a regardé comme étant l'ile de Crète.

vous ne leur ferez pas de grâce; tout lieu où vous mettrez le pied vous appartiendra . » Envers toutes les autres nations, le législateur ramène au droit commun, à ce droit des gens, qui, dans toutes les démarches antérieures à l'emploi des armes, offre chez les Hébreux le plus haut degré de justice, qui, dans toutes les choses postérieures, est empreint du caractère général de barbarie de l'époque, rendu plus repoussant encore, parce qu'il semble la froide conséquence d'un système arrêté. On croyait alors, et ce principe s'est conservé jusqu'à nos jours, puisque Jean-Jacques a senti la nécessité de le combattre 15, que la victoire procurait la possession des personnes et des choses. On ne distinguait pas deux êtres dans l'ennemi, l'individu luttant pour un sujet quelconque, et l'homme proprement dit : l'un expugnable, en tant que les armes qu'il agite peuvent nous atteindre; l'autre qui survit à la défaite de celuilà, et dont les droits sont inviolables *. A cela ajoutez l'insuffisance des moyens qu'on avait pour réprimer les vaincus et pour se soustraire à leur vengeance ultérieure, et nous aurons l'origine de ces ordres sanguinaires qui faisaient

Ce principe de l'inviolabilité de l'espèce humaine a été récemment pris pour base d'un travail remarquable sur la peine de mort, par un jeune avocat du barreau de Paris, M. Lucas.

écraser un ennemi abattu, comme on écrase sans remords un animal dangereux.

La faute qu'avaient commise les Cananéens de ne pas se coaliser dès l'arrivée des Hébreux, fut répétée par les Hébreux eux-mêmes. Moïse avait recommandé qu'aucune tribu ne s'établit dans la province qui lui serait réservée, avant que toutes les autres eussent acquis leur portion; et l'on divisa le pays sans l'avoir soumis dans toute son étendue. Une tribu se dirigea vers l'occident, l'autre vers le midi, l'autre vers le septentrion; celle-ci fut victorieuse, celle-là éprouva des échecs; les intérêts se heurtèrent; des invasions partielles arrivèrent chaque jour; toutes les tribus en ressentirent les effets, et alors survint la pensée qu'une modification dans le gouvernement remédierait à ce mal. Samuel leur affirma qu'ils tombaient dans l'erreur; sa voix ne fut pas écoutée ; des guerres civiles éclatèrent, et le quatrième roi gâta les choses à tel point, que la république, qui devait trouver dans l'union toute sa force, se divisa en deux royaumes ennemis. C'est ainsi qu'un grand principe violé, soit dans la politique extérieure, soit dans la politique intérieure, ne pardonne pas les nations et fait sentir ses conséquences à travers une longue suite de races; c'est ainsi que tout le bruit, toutes les guerres, toutes les compli

cations qu'offre l'histoire peuvent souvent être ramenés à un fait de la nature des axiomes.

Vous êtes au nombre de douze, avait dit Moïse aux tribus, combattez comme un seul homme. -Point du tout, répliquèrent-elles, chacune frappant à son gré et sans concert aura bien plus de force. » Et elles apprirent à grands frais toute la fausseté de ce calcul.

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LORSQUE les Hébreux, après avoir long-temps erre dans le désert, arrivèrent à la frontière du pays d'Edom, qui les séparait de Canaan, Moïse envoya des ambassadeurs au roi pour lui parler en ces termes : « Tu connais tout ce qui est arrivé à ton frère Israël; tu n'ignores pas que nos pères descendirent en Egypte, qu'ils y fixèrent leur séjour, que les Égyptiens ensuite les traitèrent avec la dernière rigueur, et qu'enfin Jéhovah nous a retirés de la servitude. Nous voici à Kadès, sur tes limites : je t'en prie, permets que nous traversions ton pays; nous n'entrerons ni dans les vignes ni dans les champs; nous ne boirons pas de l'eau de vos puits, nous ne nous détournerons pas du chemin royal. Je m'y

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