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levait le pavillon du tabernacle, long de trente coudées, large de douze, haut de dix. Il avait pour parois une série de planches couvertes de lames d'or, qui se joignaient les unes aux autres, au moyen de petits verroux d'argent et de barres transversales. Des rouleaux d'un tissu de lin de diverses couleurs, parsemés de figures en broderies et réunis supérieurement en forme de tente, recouvraient l'intérieur de cette boiserie dorée. D'autres rideaux en poils de chèvre habilement tissus, s'étendaient sur toute la surface extérieure, et étaient renforcés par deux couvertures de peaux préparées, qui préservaient le tout de l'intempérie du ciel.

La porte du pavillon comme celle de la première enceinte, était tournée vers l'Orient, et défendue par un double rideau de couleurs variées.

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L'intérieur se divisait en deux parties lieu saint, qui avait vingt coudées de long, et le lieu de la parole, ou le Saint des Saints, de dix coudées. Celui-ci, qui a pour analogue, dans les églises modernes, le tabernacle destiné à l'hostie consacrée, était séparé du premier par un rideau bleu-céleste, pourpre et cramoisi, que soutenaient quatre colonnes dorées.

Il renfermait la fameuse Arche sainte, grande cassette en bois odoriférant, de quatre pieds et

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demi de long sur trois de large et de hauteur, revêtue de lames d'or, ornée d'une espèce de couronnement, et qu'on transportait au moyen de bâtons plaqués qui traversaient des anneaux d'or placés aux quatre coins. Dans son sein, le législateur avait déposé les Tables du Décalogue. Une lame d'or étendue au marteau, et nommée le propitiatoire, couvrait la partie supérieure de l'Arche, et se terminait à ses deux extrémités par un Chérubin* ayant la forme d'un adolescent paré de deux ailes, ou la forme d'une belle tête avec des ailes au cou ; ce qu'on peut prendre pour le symbole de l'intelligence et de l'enthousiasme, dont le siége spécial est dans la tête, et qui s'élève, comme avec des ailes, jusqu'au plus haut du ciel. A côté de l'Arche, après le dernier serment d'adhésion, fut placé le livre de la loi, écrit tout entier de la main de Moïse; lequel offrait les conséquences particulières des principes généraux que l'Arche conservait.

La majesté du Saint des Saints devait donc être sans mesure aux yeux du peuple. C'était le foyer vital de l'État, la principale résidence de leur loi constitutive. C'est au devant du voile qui le séparait du lieu saint que le pontife, in

* Le mot kéroub signific force, et désigne une figure symbolique quelconque.

terrogé par les chefs, les anciens, et toute la nation, allait, dans les circonstances difficiles, demander solennellement quelques inspirations subites à cette loi, à Dieu lui-même.

Le lieu saint renfermait la table des pains de proposition, sur laquelle étaient rangés, en deux piles, douze gâteaux azymes ou pains de proposition, qu'on recouvrait d'encens, et qu'on renouvelait tous les sept jours, comme un hommage des douze tribus à la puissance qui rend la terre féconde.

Le grand chandelier à sept branches, la tige comprise, s'élevait à quelque distance de la table, dont il était séparé par l'autel des parfums. Chacune de ses branches se composait d'une série de petits plateaux, en forme d'amande, qui supportaient une pomme et par dessus une fleur, le tout en or creux, formant une seule pièce.

Enfin, au fond du parvis, se trouvait l'autel destiné aux sacrifices, sur lequel brûlait perpétuellement le feu sacré, qui a été entretenu chez tous les peuples anciens, et a été regardé par les uns comme l'image du soleil vivificateur, par les autres comme le symbole de l'intelligence universelle, où toutes les intelligences particulières s'allument. A l'entrée était une cuve qui fut appelée dans le temple de Salomon, à cause

de sa capacité, la mer d'airain, et où les sacerdotes puisaient l'eau pour se purifier.

Le grand-pontife seul pénétrait dans le Saint des Saints, et il n'y pénétrait qu'une fois l'année, au jour des expiations. Les sacerdotes ordinaires officiaient nu-pieds dans le lieu saint. Les lévites remplissaient leur ministère dans le parvis, où les personnes offrant un sacrifice ne s'avançaient qu'à une petite distance. Le peuple environnait de toute part l'enceinte extérieure; vers la porte était déployée la tente où siégeaient Moïse et les anciens d'Israël.

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Ces degrés progressifs de sainteté dans les diverses parties du temple offrent-ils quelque rapport avec les divers degrés d'initiation admis dans les mystères d'Égypte? du moins il n'existait rien de caché pour personne : chacun savait ce que renfermait le Saint des Saints; chacun, que le pontife devait y faire; et la nuée qui le couvrait était un signe de majesté, plutôt qu'un voile opposé à l'œil de l'investigateur. D'après Josèphe, toutes ces choses représentaient en quelque sorte le monde des trois parties du tabernacle, les deux où il était permis aux sacerdotes d'entrer, le parvis et le lieu saint, figuraient la terre et la mer qui sont ouvertes à tous les hommes; et la troisième, ou le lieu très-saint, qui leur était inaccessible, le ciel où Dieu fait

sa demeure. Les douze pains de proposition signifiaient les douze mois de l'année; le chandelier, composé de soixante-dix parties, les douze signes du zodiaque, et les sept branches, les sept planètes. Les voiles, tissus de quatre couleurs, signalaient les quatre élémens : le lin indiquait la terre, d'où il est tiré; la pourpre, la mer; l'hyacinthe était le symbole de l'air, et le cramoisi, du feu !....

On connaît l'ordre du camp et la place qu'occupaient les familles de Lévi chargées de transporter les diverses pièces du tabernacle et de le reconstruire à chaque station.

A peine entré dans la terre-promise, Josué le fit dresser sur le mont Hébal. Jusqu'aux jours de Salomon, il n'eut pas de demeure arrêtée Silo, dans la tribu d'Ephraïm, est la ville où on le retint le plus long-temps : c'est de là que l'Arche fut envoyée à l'armée par les anciens du peuple, pour ranimer son courage; les Philistins s'en emparèrent. Mais, après avoir vu ce qu'offre de politique et de moral la pensée du législateur, qui, loin de tourner les regards des citoyens vers des images ridicules ou insignifiantes, les ramène à l'intelligence, source éternelle des principes et des lois, on doit s'attendre à trouver dans les chroniqueurs juifs des choses conformes à l'esprit du temps, et

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