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tume de son style, « d'en venir aux remèdes les plus efficaces, pour remédier aux maux dont la France est menacée, et de prévenir le schisme, qui va, dit-il, rompre la tunique sans couture de Notre-Seigneur, au sujet des propositions du clergé de France, que les autres royaumes jugent erronées, impies et schismatiques. >>

Voilà où pousse les choses un évêque qui fait le zélé pour le Saint-Siége: mais on voit bien où il tend; et s'il aimait le Saint-Siége, il ne donnerait pas au Pape le violent conseil de sévir contre les plus soumis de tous ses enfants; et, plus espagnol que chrétien, il ne travaillerait pas à troubler un accord dont le Pape lui-même

est content.

IV.

Excès des approbateurs sur la temporalité des rois.

Ses approbateurs sont encore plus violents que lui: mais il en adopte tous les excès en les imprimant à la tête des trois tomes de son ouvrage, et principalement dans le second, comme faisant partie de ses preuves.

On n'a jamais vu d'approbation en cette forme: ce sont pour la plupart de longs traités sur la matière; et tous sont d'outrés panégyriques de l'auteur, composés par des religieux de son ordre ou de son diocèse, et par d'autres religieux également complaisants pour un archevêque si autorisé, qui avait été vice-roi du royaume de Valence, et qui est à présent grand inquisiteur de toute l'Espagne.

Ce prélat non-seulement s'y laisse flatter de la vanité d'être de race royale, et d'avoir toutes les qualités dont le cardinal Cajetan compose un prince 1; mais encore, ce qui n'est pas supportable, il se laisse dire, comme on ferait de « Jésus-Christ, que qui le suit ne marche point dans les ténèbres'; » et que comme l'Eglise s'écrie: «Heureuse faute d'Adam, qui a mérité « d'avoir Jésus-Christ pour rédempteur!» il faut de même s'écrier: «Heureuse faute du clergé de France, qui a mérité d'avoir l'illustrissime Roccaberti pour adversaire ! 3. »

Pour autoriser cette souveraine puissance sur le temporel de tous les empires du monde, la première approbation que cet auteur fait paraître, dit qu'à raison de cette puissance du droit divin, non-seulement sur le spirituel, mais encore sur le temporel, que les hérétiques tâchent d'ôter au Pape, il est le roi des rois, et le seigneur des seigneurs, absolument et sans au

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Ses approbateurs disent ailleurs1: « Les Français nous opposent des priviléges et des libertés : mais les priviléges, qui sont une défection de la souveraine puissance de la chaire de saint Pierre, ne sont pas des priviléges, mais des iniquités: Non privilegia, sed pravilegia. Tout ce qui s'élève dans la maison de Dieu est au-dessous de la chaire de saint Pierre, et est l'escabeau de ses pieds. Tout ce qu'il y a de juridiction, de grâces, de priviléges et de liberté dans les patriarches, dans les primats, dans les princes, dans les rois et dans les empereurs, ils l'empruntent (emendicant), ils le participent, ils le puisent du pape et de sa parole révocable. Je ne crois pas qu'on ait jamais dit avec tant d'excès que toute juridiction temporelle et spirituelle émane du Pape, ni que sa parole soit révocable à sa volonté, ce que néanmoins ces mêmes approbateurs confirment, en disant que « le Pape, comme suprême monarque de l'Eglise, peut révoquer, casser et abroger à sa volonté, pro suo arbitrio, et annuler tous et un chacun des priviléges et libertés du clergé de France, du peuple et du roi ; » sans songer qu'une très-grande partie de ces priviléges et libertés est fondée sur des concordats exprès entre les Papes et le Saint-Siége, et les rois et le royaume de France. Et néanmoins tout cela est également abandonné à la volonté du Pape et à sa parole révocable: ce qui détruit tous les fondements de la foi publique.

Si c'est là un zèle pour le Pape, ou plutôt un moyen de rendre odieuse la puissance la plus vénérable qui soit sur la terre, et d'empêcher les potentats hérétiques de s'y réunir, on le laisse à considérer aux gens sages et modérés. L'auteur propose cela à la tête de ses ouvrages, comme les preuves de sa doctrine, ainsi qu'il a déjà été remarqué; et tout est si outré, dans ces approbations étalées avec tant de faste, qu'on ajoute à tous ces excès: «Que le Pape ne peut errer dans la foi, même comme personne privée; » ce qui a paru si excessif, que le cardinal Bellarmin et les autres l'ont rejeté.

Tom. II, Appr. Compl. ordine. Beat. Mar. de Merced.

VI.

Outrages contre la France, et manquement de respect envers le roi dans les approbateurs et dans l'auteur même.

L'auteur se fait partout donner la louange d'avoir exterminé une Déclaration « d'où l'on devait craindre avec horreur l'extirpation du culte divin, la ruine de la religion, le renversement des royaumes, la dégradation des magistrats légitimes, l'oppression du Saint-Siége, le mépris du Vicaire de Jésus-Christ, et la révolte contre ce divin monarque de tout le monde et ce roi des rois '. » De si prodigieuses exagérations, et les outrages qu'on trouve partout contre les Français, pour relever la gloire de l'auteur, comme de celui qui les abat à ses pieds, font voir dans ces Espagnols, et dans celui qu'ils entreprennent de faire valoir, non pas des théologiens qui enseignent sérieusement et gravement, mais des ennemis emportés, qui, sous prétexte d'élever la puissance pontificale, que la France n'a jamais cessé un seul moment de révérer, ne songent qu'à contenter leur aigreur et à l'inspirer au Pape et à tout le monde.

C'est sur ce fondement qu'ils promettent à l'auteur le chapeau de cardinal, «que les astres et les destins lui doivent ; » et on voit bien à quel prix ce prélat le veut acheter.

C'est ce qui lui fait reinplir des outrages que nous avons vus contre la France, jusqu'à ses épîtres dédicatoires au Pape, où la révérence de Sa Sainteté devait du moins lui inspirer quelque sorte de modération. Sa préface est encore plus injurieuse; et ce prélat y affecte de raconter au long, avec une aigreur extrême, ce qui s'est passé sur la régale, matière trèséloignée de son sujet, et sur laquelle on sait que le roi a plus donné à l'Eglise qu'on ne prétend qu'il lui a ôté: en tout cas, il sied mal à un archevêque et à des théologiens de venir avec un esprit d'hostilité troubler une négociation pacifique, où l'on tâche de concilier les esprits, et de donner au Saint-Siége toute sorte de contentement par des expédients convenables.

Cependant l'archevêque de Valence et ses approbateurs prennent cette occasion d'imputer au roi tout ce qui est le moins convenable à un si grand prince, dont on sait que le cœur est tout tourné à la piété, à la douceur, et à un respect sincère envers le Saint-Siége. Quoique cette vérité soit constante, on le représente au Pape et à toute la chrétienté, comme ayant blessé les clefs de saint Pierre et la puissance

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ecclésiastique', » et comme s'étant publiquement ligué avec l'ennemi commun de la chrétienté: on lui reproche d'avoir empêché l'empereur de délivrer la Terre-Sainte2; comme si l'on ne pouvait pas, avec beaucoup plus de raison, reprocher si l'on voulait, à la maison d'Autriche, d'avoir mieux aimé se liguer avec le parti protestant, et avec l'ennemi le plus déclaré de la catholicité et de la royauté, pour détruire la France, et pour augmenter dans l'empire la puissance des protestants, que de poursuivre ses victoires contre les infidèles.

Sur ce fondement, un des approbateurs adresse la parole au Pape et à l'empereur, pour les animer contre le roi et contre la France, et pour rendre la guerre immortelle, jusqu'à dire au pape Innocent XII: « Servez-vous de l'occasion qui vous est offerte, pour opprimer les perfides, » c'est-à-dire, les Français qu'il nomme, dans tout son discours, comme les ennemis du Saint-Siége.

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On voit donc dans l'archevêque de Valence, et dans les approbations qu'il met à la tête de son livre, un zèle amer contre la France; et quoiqu'on ne doute pas que la grande sagesse du Pape et sa bonté paternelle ne méprise ces déclamations emportées, on ne laisse pas de connaître les desseins ambitieux de ce prélat; et on a même sujet de craindre que les ennemis de la France ne se vantent à la fin, quoique sans raison, d'avoir fait entrer Sa Sainteté dans leurs sentiments.

Ce qui pourrait le faire soupçonner, ce sont deux brefs du Pape à cet archevêque: l'un à la tête du tome II, en date de Rome à Saint- | Pierre, du 30 janvier 1693; et l'autre à la tête du III° tome, pareillement en date de Rome, ά Sainte-Marie-Majeure, le 21 novembre 1694; | où l'on spécifie expressément le livre qui a été présenté à Sa Sainteté de la part de ce prélat, << sur la constance des Papes dans la foi, et sur leur suprême puissance dans la temporalité. »

Quoique le Pape lui donne de grandes louanges, et lui promette dans l'occasion, selon le style ordinaire, des marques de sa bonté paternelle, on voit bien que l'intention de Sa Sainteté n'est pas d'approuver le fond de ces livres, mais de louer seulement « la diligence, l'étude, l'affection et le zèle, l'érudition et l'esprit que l'auteur emploie à l'avantage du Saint-Siége, qui Tom. II Approb. Isid. Aparacii. Gilart., etc. — * N. sur le Turc.

sont les termes des brefs de Sa Sainteté: néan- | censure jusqu'à vouloir qu'on soit hérétique moins il est fâcheux de voir, à la tête de cet ou schismatique, pour ne pas suivre des senamas d'invectives contre un si grand roi, deux timents qu'on agite depuis trois cents ans dans brefs du Pape à la louange de celui qui les étale les écoles, sans que les Papes les aient noavec tant d'aigreur, et qui ose répandre son tés ou défendus, même pour ne pas reconvenin contre un prince si pieux, dans ses pré- naître dans le Saint-Siége la puissance de défaces, et jusque dans les épîtres qu'il adresse à poser les rois et de disposer de leur temporel, Sa Sainteté. c'est un excès si étrange qu'on ne le peut dissimuler.

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Après cela il paraît que Sa Majesté peut faire trois choses: la première, de faire défendre, par un arrêt de son parlement, le débit, dans son royaume, d'un ouvrage de cette nature 1. On a prononcé souvent des condamnations plus rigoureuses contre des livres semblables, quoique beaucoup moins envenimés, puisqu'ils ne contenaient rien de personnel; on les a lacérés par la main du bourreau, et condamnés au feu; on les a flétris par des censures de la Sorbonne, comme il paraît par celle de Sanctarel et des autres. Mais il semble que par sa bonté et par sa clémence, même par une espèce de respect pour les brefs du Pape qui sont à la tête, le roi puisse prendre des sentiments plus modérés.

IX.

--

Seconde et troisième chose que le roi peut faire.

La seconde chose que le roi peut faire, c'est de faire supplier Sa Sainteté qu'elle veuille bien s'expliquer sur l'intention de ses brefs, de peur qu'on n'en étende les louanges jusqu'aux invectives irrespectueuses dont sont remplies les préfaces et les épîtres dédicatoires de l'archevêque de Valence au Pape même.

Il ne paraît pas que le Pape puisse refuser de faire sur ce sujet une réponse et déclaration avantageuse, qu'on pourra trouver moyen de rendre publique.

En troisième lieu, il paraît qu'en tout cas le roi pourrait faire supplier le Pape d'empècher les Espagnols et tous les autres de traiter la France et son clergé d'hérétiques et de schismatiques, sous prétexte d'opinions que le Saint-Siége n'a jamais notées d'aucune cen

sure.

Il n'est plus question d'invectiver contre la déclaration du clergé de France, sur laquelle le Pape est content, et le clergé ne dit mot: mais sous prétexte de s'y opposer, outrer la

Le Parlement de Paris, conformément à ce qui est proposé dans ce mémoire, rendit un arret, le 2) décembre 1695, par lequel il defend de débiter les livres de Roccaberti.

TOME VII.

La France est pleine de gens savants et de plumes très-éloquentes, qui, sans déroger aux droits et à l'autorité du Saint-Siége, pourraient faire voir l'injustice de ces censures, et montrer à l'archevêque de Valence et à ses semblables, leur ignorance et leur emportement. Ils pourraient faire voir aux Espagnols que pour ne pas appeler le Pape roi des rois sans restriction, et pour ne pas venir devant lui, comme parle l'un des approbateurs, l'encens d'adoration à la main, ils n'en savent pas moins défendre la constance des Pontifes romains dans la défense de la foi, et les autres prérogatives de leur siége. On pourrait aussi relever les excès où les Espagnols, qui font tant les religieux, se sont laissé emporter contre le Saint-Siége, pour peu qu'ils aient cru être blessés. On n'épargnerait pas l'archevêque de Valence ni ses vaines dissertations sur le phénix et sur les antipodes, ni le fatras de ses ignorantes et inutiles citations entassées sans choix et sans jugement. Si l'on ne fait point de justice au roi sur ce sujet, et qu'on permette toujours de condamner la France comme hérétique ou schismatique, quoiqu'il n'y ait aucun royaume où la foi soit défendue plus fortement et plus purement, à la fin il faudra laisser repousser ces outrageux discours, et montrer à nos ennemis qu'ils n'en sont pas plus orthodoxes, mais seulement plus emportés et plus injustes, pour condamner ou de schisme ou d'hérésie tout ce qui ne s'accorde

pas avec leurs excès.

X.

Remarques sur ce Mémoire et ce qu'il semble qu'on doit éviter dans cette occasion.

On a tàché de ne rien dire jusqu'ici (sauf le meilleur jugement de Sa Majesté) qui ne paraisse pouvoir être porté au Pape de vive voix et par écrit, par ceux qui sont chargés à Rome des affaires de Sa Majesté, en ajoutant ou retranchant ce que le roi trouverait à propos par sa prudence, et selon les conjonctures présentes. On se croit après cela obligé de dire plus expressément ce qu'il semble qu'on doit éviter dans cette occasion.

1 Cens. Complut., tom. II.

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MÉMOIRE AU ROI CONTRE L'OUVRAGE DE ROCCABERTI.

On doit éviter, premièrement, de faire faire une censure de Sorbonne, pour deux raisons: la première, parce qu'il y en a déjà plusieurs sur tous ces sujets la seconde, parce que ce serait donner à Rome, sans nécessité, une occasion de querelle : ce qui semble ne convenir pas à la conjoncture présente.

Secondement, il semble encore, pour cette dernière raison, qu'on doit éviter dans l'arrêt qui se donnera, les termes injurieux de lacérer ou de brûler par la main du bourreau. Pour repousser les injures, de simples défenses du débit suffisent; et le Pape ne peut s'en offenser, à cause des invectives et outrages dont le livre est plein.

Troisièmement, on suppose que MM. les gens du roi, en disant ce qui sera essentiel à l'affaire, sauront éviter par leur prudence les termes qui pourraient causer de l'aigreur.

M. Roccaberti s'étend beaucoup sur des faits particuliers, comme sont celui de la procédure

de feu M. l'archevêque de Toulouse, et celui de la condamnation et exécution en effigie du frère Jean Cerle', et autres de cette nature. On les a omis dans ce Mémoire, et on croit, pour de trèsbonnes raisons, qu'il n'est pas besoin d'en parler.

Pour ceux qu'on a relevés, comme il pourrait y avoir de l'inconvénient à dissimuler tout à fait des outrages et des invectives publiés avec tant d'apparat, il n'y en aurait pas moins à pousser les choses si loin, que le cours des négociations nécessaires avec le Saint-Siége en fût retardé.

Le F. Jean Cerle, chanoine régulier de la cathédrale de Pamiers, et précenteur de cette Eglise, avait été élu par le Chapitre vicaire général du diocèse, le siége vacant par la mort de M. Caulet. La cour était alors irritée contre ce Chapitre, à cause de son opposition aux droits de la Régale, que le roi prétendait avoir sur tous les archevêchés et évéchés de son royaume. Ce fut ce qui engagea M. Joseph de Monpezat de Carbon, archevêque de Toulouse, à procéder contre les Frères Cerle et Charlas, vicaires-généraux : il déclara nulle leur nomination, et nomma en leur place un autre grand vicaire. Le F. Cerle en appela au Saint-Siège, qui confirma sa nomination. Le Parlement de Toulouse, sur les ordres du roi, le condamna à avoir la tête tranchée: ce qui fut exécuté en effigie dans les villes de Toulouse et de Pamiers.

(Ed. Paris.)

POLITIQUE

TIRÉE DES PROPRES PAROLES

DE L'ÉCRITURE SAINTE.

A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN. Dieu est le Roi des rois c'est à lui qu'il appartient de les instruire et de les régler comme ses ministres. Ecoutez donc, Monseigneur, les leçons qu'il leur donne dans son Ecriture, et apprenez de lui les règles et les exemples sur lesquels ils doivent former leur conduite.

Outre les autres avantages de l'Ecriture, elle a encore celui-ci, qu'elle reprend l'histoire du monde dès sa première origine, et nous fait voir par ce moyen, mieux que toutes les autres histoires, les principes primitifs qui ont formé les empires.

Nulle histoire ne découvre mieux ce qu'il y a de bon et de mauvais dans le cœur humain, ce qui soutient et ce qui renverse les royaumes; ce que peut la religion pour les établir, et l'impiété pour les détruire.

Les autres vertus et les autres vices trouvent aussi dans l'Ecriture leur caractère naturel, et on n'en voit nulle part dans une plus grande évidence les véritables effets.

On y voit le gouvernement d'un peuple dont Dieu même a été le législateur; les abus qu'il a réprimés et les lois qu'il a établies, qui comprennent la plus belle et la plus juste politique qui fût jamais.

Tout ce que Lacédémone; tout ce qu'Athènes, tout ce que Rome, pour remonter à la source, tout ce que l'Egypte et les Etats les mieux poli- | cés ont eu de plus sage, n'est rien en comparaison de la sagesse qui est renfermée dans la loi de Dieu, d'où les autres lois ont puisé ce qu'elles ont de meilleur.

sagesse divine et humaine dont un grand et noble génie peut être orné; et l'inspiration ne fit que porter à la dernière certitude et perfection ce qu'avaient ébauché l'usage et les connaissances du plus sage de tous les empires et de ses plus grands ministres, tel qu'était le patriarche Joseph, comme lui inspiré de Dieu.

Deux grands rois de ce peuple, David et Salomon, l'un guerrier, l'autre pacifique, tous deux excellents dans l'art de régner, vous en donneront non-seulement les exemples dans leur vie, mais encore les préceptes : l'un, dans ses divines poésies; l'autre, dans ses instructions que la sagesse éternelle lui a dictées.

Jésus-Christ vous apprendra, par lui-même et par ses apôtres, tout ce qui fait les Etats heureux son Evangile rend les hommes d'autant plus propres à être bons citoyens sur la terre, qu'il leur apprend par là à se rendre dignes de devenir citoyens du ciel.

Dieu, enfin, par qui les rois règnent, n'oublie rien pour leur apprendre à bien régner. Les ministres des princes, et ceux qui ont part sous leur autorité au gouvernement des Etats, et à l'administration de la justice, trouveront dans sa parole des leçons que Dieu seul pouvait leur donner. C'est une partie de la morale chrétienne que de former la magistrature par ses lois Dieu a voulu tout décider, c'est-à-dire donner des décisions à tous les états; à plus forte raison à celui d'où dépendent tous les autres.

C'est, Monseigneur, le plus grand de tous les objets qu'on puisse proposer aux hommes ; et ils ne peuvent être trop attentifs aux règles sur lesquelles ils seront jugés par une sentence éternelle et irrévocable. Ceux qui croient que la piété est un affaiblissement de la politique, seront confondus; et celle que vous verrez est

Aussi n'y eut-il jamais une plus belle constitution d'Etat que celle où vous verrez le peuple de Dieu. Moïse, qui le forma, était instruit de toute la vraiment divine.

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